La démocratie de l’abstention en situation autoritaire : retour sur les élections législatives et locales de 2017 en Algérie

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2021

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Belkacem Benzenine, « La démocratie de l’abstention en situation autoritaire : retour sur les élections législatives et locales de 2017 en Algérie », Maghreb - Machrek, ID : 10670/1.qo9451


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Les élections législatives organisées en mai 2017 en Algérie ont enregistré le taux de participation le plus faible depuis 1962. Bien que la plupart des partis aient présenté des candidats à ces élections et en dépit de la forte campagne médiatique menée par les autorités, de la mobilisation des institutions gouvernementales et même des mosquées, le taux de participation n’a atteint que 35 %. Même si la participation est plus importante lors des élections locales de novembre 2017, la forte abstention enregistrée lors des scrutins de 2017 est significative d’un changement dans les comportements électoraux des Algériens.Malgré l’absence d’une campagne de boycott organisée, les appels lancés à travers les réseaux sociaux ont largement contribué à dissuader les Algériens à prendre part aux élections. Quelles sont les raisons de l’abstention des électeurs algériens ? En quoi l’abstention constitue-t-elle un enjeu pour le pouvoir algérien ? Quel est l’impact de l’abstention sur la vie politique ? C’est à ces trois questions que propose de répondre cet article. Après un examen du contexte politique dans lequel se déroulent les consultations électorales de l’année 2017, nous étudierons les facteurs de l’abstention et analyserons les dimensions géographiques de la participation.L’analyse est basée sur des entretiens auprès de citoyens algériens ayant choisi de s’abstenir lors des élections législatives et locales de 2017. Elle s’appuie également sur un corpus de presse traitant, d’un côté, les appels à une participation massive émanant du gouvernement et ses soutiens (partis, syndicats, société civile) et, de l’autre, les appels de quelques partis et personnalités politiques au boycott de ces élections.

Algeria’s legislative elections of May 2017 recorded the lowest turnout since 1962. Although most parties fielded candidates in these elections, and despite the strong media campaign conducted by the authorities, the mobilisation of government institutions and even mosques, the turnout was only 35 %. Even if participation is higher in the November 2017 local elections, the high abstention rate observed in the 2017 elections is indicative of a change in the electoral behaviour of Algerians.Despite the absence of an organized boycott campaign, calls made through social networks largely contributed to dissuade Algerians from taking part in the elections. What are the reasons for Algerian voters’ abstention? In what way is abstention an issue for the Algerian government? What is the impact of abstention on political life? These are the three questions that this article proposes to answer. After a review of the political context in which the 2017 electoral consultations will take place, we will study the drivers of abstention and analyze the geographical dimensions of participation.The analysis is based on interviews with Algerian citizens who have chosen to abstain in the 2017 legislative and local elections. It is also based on a corpus of press reports dealing, on the one hand, with calls for massive participation from the government and its supporters (parties, trade unions, civil society) and, on the other hand, calls from some political parties and personalities to boycott these elections.

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