2015
Cairn
Anne-Sophie Giraud, « Les « péri-parents » : à la recherche d’un statut spécifique après une mort périnatale », Recherches familiales, ID : 10670/1.qpenow
En France, depuis les années 1980 et 1990, un certain nombre de pratiques institutionnelles et privées autour de la mort périnatale tendent désormais à ménager au fœtus mort une existence dans l’espace public et juridique, allant dans le sens d’une « humanisation » de cet être et contraignant le droit à certaines inflexions (inscription à l’état civil, obsèques, etc.).Derrière ces changements, donnant la fausse impression d’une institution de la personne du fœtus, se profilent en réalité non seulement la volonté de reconnaître la souffrance autrefois déniée des couples endeuillés, mais aussi la volonté qu’ils fassent leur deuil. Mais les enjeux sont bien plus complexes pour ces derniers : donner à cette mort une juste place et s’instituer « parents » en constituant le fœtus comme un enfant, tout en maintenant une certaine spécificité à la mort périnatale.