7 septembre 2018
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Chloé Fine, « Abus et résistances internes de prisonnières femmes incarcérées aux États-Unis de la fin du 20e siècle à nos jours », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.qqe5u9
Les prisonnières femmes sont de plus en plus présentes dans le paysage carcéral des États-Unis depuis les années 80. Population méconnue du grand public, elles ont pourtant mené à de nouvelles logiques d’organisation au sein d’espaces jusque-là masculinisés : les prisons. En prison, les femmes ont encore moins de possibilités que celles qui font l’expérience de ces discours (dans leur quotidien) dans la dite « société libre », d’échapper au sexisme et à l’androcentrisme, via les différents abus carcéraux visibles et/ou invisibles dans la santé des prisonnières, dans les abus sexuels ou encore lors d’injustices sexuo-genrées. Entre appauvrissement, maintien d’identités criminelles et discrimination, des résistances internes collectives/individuelles des détenues se construisent, cohabitent et s’affirment : des oppositions aux normes genrés, sexuelles, sociétales et répressives se sont entremêlées à des noyaux de pouvoir pluriels. L’hétéronormativité, l’homonationalisme et le patriarcat sont fréquemment dénoncés par ces individus dans ces espaces de négociation, d’échange, de pouvoir et de contrôle que sont les prisons. Malgré les abus carcéraux, la queerness de certaines détenues progresse et déstabilise les schémas normatifs des femmes, des genres et des sexualités dans la société et les prisons états-uniennes