2008
Cairn
Laurent Hassid, « La Slovénie, une nation au-dessus de tout soupçon ? », Hérodote, ID : 10670/1.qrv12z
La Slovénie est souvent perçue comme le «bon élève». Elle l’a été du temps de la Yougoslavie, elle l’est à présent parmi les autres États anciennement communistes et issus de l’élargissement. L’introduction de l’euro en 2007 et sa présidence européenne du premier semestre 2008 la distinguent encore un peu davantage des autres. Mais, depuis plusieurs années, on assiste à un spectaculaire développement des conflits sur le thème de l’ethnicité et de la religion avec notamment l’instrumentalisation politique d’affaires à l’encontre des ressortissants des autres républiques yougoslaves. La plus connue est celle des «effacés», appelée ainsi car près de 20000 personnes ont été illégalement et secrètement effacées des registres nationaux pour ne pas avoir demandé leur citoyenneté à temps. Cette affaire a joué un grand rôle dans les législatives de 2004, qui ont vu la première alternance politique depuis l’indépendance avec la victoire des partis de droite. Ces derniers ont rendu moins lisible la séparation de l’État avec l’Église catholique, dont le rôle avait été plus marginal sous le communisme. Questions ethniques, rôle de l’Église, débats historiques, la transition démocratique slovène s’effectue dans un contexte de revanche.