2021
Cairn
Manuel Sartori, « Syntaxes des conditionnelles partielles en man de l’arabe écrit contemporain », Bulletin d’études orientales, ID : 10670/1.qs1dtr
Sur le modèle de la distinction entre interrogations totales d’une part et interrogations partielles d’autre part, Pierre Larcher propose de distinguer entre conditionnelles totales d’un côté, représentées par les opérateurs de supposition ʾ i ḏ ā, ʾ in et law appliqués à une phrase p, et conditionnelles partielles de l’autre, représentées par les noms de conditions man (« qui, quiconque »), mā (« quoi »), matā (« quand »), ʾ ayna, ʾ ayna-mā (« où que »), mahmā (« quoi que »), etc. La grande majorité des grammaires récentes de l’arabe écrit contemporain présente la syntaxe de ces conditionnelles partielles comme équivalente à celle des systèmes hypothétiques en ʾ in de l’arabe classique, soit ʾ in fa ʿ ala … fa ʿ ala ou ʾ in yaf ʿ al … yaf ʿ al. Or un détour par la presse arabe contemporaine montre bien d’autres réalités. Cette étude exhibe et analyse cette grande diversité syntaxique qui touche non seulement l’apodose, mais également la protase de ces conditionnelles et en montre une innovation : la « déneutralisation » de fa ʿ ala qui peut dès lors être interprété comme un passé de forme et de sens dans la protase, suite au fait que yaf ʿ alu et sa-yaf ʿ alu peuvent s’y employer comme présent et futur.