Répression au quotidien et régulation punitive en longue durée le cas de la prison de montréal, 1836-1913

Résumé Fr En

C’est au XIXe siècle qu’on assiste au déploiement de l’« archipel carcéral», l’enfermement devenant la sanction usuelle pour un registre important d’infractions. La prison commune de Montréal constitue la forme la plus représentative de la régulation punitive mise en place au XIXe siècle, et l’analyse globale sommaire de sa clientèle (infraction, durée de la peine, âge et groupe ethnique) permet de saisir la logique opératoire de cet élément et de la situer dans le temps en termes de continuité et de rupture. Malgré l’existence de transformations quant aux infractions ou types de clientèles depuis sa création, la prison est inscrite de façon stable dans la durée: il s’avère que la prison induit l’immobilité d’un espace répressif ouvert à différentes idéologies.

As imprisonment became the usual sanction for many offences, what has been called the « carceral archipelago» developed in the course of the 19th century. The common goal of Montreal constitutes a good example of the penal logic put into place in the 19th century. A summary global analysis of its population (including offences, length of incarceration, age and ethnic group) makes it possible to better see how this logic operated and to locate it chronologically in terms of continuity and break up. Despite major changes throughout time in offences and types of population, the prison remains steadily characterizedby continuity, as it introduces the immobility of a repressive space open to various ideologies.