9 mars 2013
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Subhasri Ghosh, « Representation of forced migrants: a case study of the east bengali migrants to West Bengal », Conserveries mémorielles, ID : 10670/1.qw6m3g
Le présent article souhaite aborder l’un des thèmes clés du numéro thématique, celui de la représentation du soi et de l’autre. Ce thème sera étudié sous l’angle de la migration forcée de la population du Bengale de l’Est (le Bangladesh actuel) au Bengale de l’Ouest (Inde), qui fait suite à la division de l’Inde britannique en deux États-nations (Inde, Pakistan) en 1947. Cet événement a déclenché une migration transfrontalière à grande échelle vers les régions du Bengale et du Punjab de l’Inde, alors qu’une marée d’individus déracinés vint fouetter les rives de ces deux États. Cet article s’intéresse avant tout à l’histoire du Bengale. Il tentera de rendre compte des multiples facettes des représentations des migrants à travers le prisme du soi et de l’autre. Il s’agira de dépeindre les représentations de l’« invité » et de l’« hôte », celles des migrants en provenance de l’autre côté de la frontière et celles des populations locales du Bengale de l’Ouest.S’inspirant d’informations obtenues à même des documents gouvernementaux, des entrevues orales et des mémoires, cet article focalise son attention sur la façon dont chacun perçoit l’autre et si, plus d’un demi-siècle plus tard, au gré des générations, ces perceptions se transforment.Les représentations des « Bangals », comme les Bengalis hindous du Pakistan de l’Est sont populairement appelés par les « Gathis » (Bengalis hindous du Bengale de l’Ouest), par les « Gathis » possèdent de multiples facettes : la sympathie relative envers les migrants en lien avec le déracinement qu’ils ont vécu; l’antagonisme généré par le fait qu’ils sont « les fils favoris du gouvernement », singulièrement en ce qui concerne les emplois qui leur sont réservés et l’aide financière qu’ils reçoivent, un antagonisme qui génère le sentiment que des « étrangers compromettent nos droits, qu’ils occupent nos terres et qu’ils nous rendent la vie difficile ».À l’autre extrémité du spectre, des questions se posent : comment les migrants se percevaient-ils eux-mêmes? Se considéraient-ils comme des victimes injustes des rapports de force politiques? Percevaient-ils le gouvernement comme un patriarche bienveillant et acceptaient-ils l’aide qui leur était offerte sans protester? Percevaient-ils les populations locales comme froides et indifférentes? En d’autres termes, souscrivaient-ils aux représentations que le gouvernement et les populations locales portaient sur eux ou construisaient-ils leur propre identité?Ce sont là quelques-uns des aspects de la représentation du déplacement forcé des Hindous du Bengale par delà la frontière internationale qui ont été traités dans le cadre de notre article.