Cliométrie du chômage et des salaires en France

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2016

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Michel-Pierre Chélini et al., « Cliométrie du chômage et des salaires en France », Revue française d'économie, ID : 10670/1.qxn7zt


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Une spécification standard du modèle WS-PS de négociation entre employés et employeurs permet de comprendre les grands traits des évolutions macroéconomiques de long terme du chômage et des salaires en France. Trois hypothèses auxiliaires ont été faites pour estimer dans ce cadre théorique le taux de chômage d’équilibre et le taux de salaire négocié qui lui correspond, ce dernier s’exprimant par une moyenne pondérée des salaires désirés par les salariés (équation WS) et ceux offerts par les entreprises (équation PS) : i) l’évolution du degré de rigidité du marché du travail est représentée par une variable d’état stochastique estimée suivant la méthode du filtre de Kalman ; ii) le salaire de réserve moyen est ancré par excès ou par défaut sur le Smic ; iii) les « autres facteurs », non spécifiés a priori par la théorie et pouvant aussi conditionner la fixation des salaires et des prix, sont résumés par la marge de production disponible. Les résultats montrent que le chômage observé s’ajuste progressivement sur le chômage d’équilibre, lequel comprend une composante chronique traduisant les facteurs sous-jacents à la répartition de la valeur ajoutée (salaire réel de réserve, cotisations sociales, productivité, taux de marge), une composante conjoncturelle résultant d’un niveau de production inférieur à sa valeur potentielle et une composante frictionnelle attribuable à la mobilité imparfaite de la main-d’œuvre et aux facteurs technologiques. Le taux de salaire négocié, sur lequel s’ajuste le salaire observé, est apparu dépendre du salaire de réserve, des cotisations sociales, du niveau des prix, de la productivité, du taux de marge des entreprises, du taux de syndicalisation et enfin du taux de chômage dont l’influence varie au cours du temps. Les résultats obtenus suggèrent que le rapport de force est en moyenne en faveur des employeurs.

Cliometrics of Unemployment and Wages in FranceA standard specification of the WS-PS model based on wage bargaining between employees and employers allows to understand at the macroeconomic level the main feature of the long run dynamics of the unemployment rate and of the wage rate in France. In this theoretical framework, three auxiliary hypotheses are made to estimate the equilibrium unemployment rate and the corresponding negotiated wage rate, this latter being expressed by a weighted average of the wages desired by employees (equation WS) and those offered by employers (equation PS) : i) the time-varying degree of rigidity of the labor market is represented by a stochastic state variable estimated by the Kalman filter method ; ii) the reservation wage is anchored by excess or default on the legal minimum wage (SMIC) ; iii) “other factors” than wages and prices, which are not specified a priori by the theory while they can also influence wages and prices setting, are summarized by the output gap. According to these assumptions, our results show that the observed unemployment gradually adjusts to the equilibrium unemployment, which is made of three components : a chronic component due to the underlying factors in the repartition in the added-value (real reservation wage, social contributions, productivity, margin of companies), a conjunctural component depending on the output gap, and a frictional component due to the imperfect mobility of labor and to technical progress. The negotiated wage rate, on which the observed wage adjusts itself, appears to depend on the reservation wage, the social contributions, the price level, the labor productivity, the profit margin of companies, the unionization rate and on the unemployment rate whose influence is time-varying. Our results suggest that in the average the bargaining power of employers dominates that of employees.

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