Sauvage et domestique, homme et animal : Politiques coloniales et post-coloniales de surveillance au Zimbabwe

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2015

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Muriel Figuié et al., « Sauvage et domestique, homme et animal : Politiques coloniales et post-coloniales de surveillance au Zimbabwe », Revue d'anthropologie des connaissances, ID : 10670/1.qydwc3


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La surveillance des animaux d’élevage relève d’enjeux multiples qui dépassent le simple contrôle de leurs performances de production et évoluent en fonction du contexte historique, social, politique et économique. Dans le cas de la Rhodésie du Sud (futur Zimbabwe), des dispositifs complexes de surveillance des animaux ont contribué à l’organisation et la sécurité territoriale de l’État colonial, et à son développement économique. Avec l’indépendance du pays, ils ont servi de base à l’organisation du contrôle de la fièvre aphteuse selon les normes internationales et permis de développer l’élevage pour l’exportation. Ces dispositifs reposent principalement sur une catégorisation et « séquestration géographique » du vivant : colon/indigène ; homme/animal ; domestique/sauvage ; sain/malsain. L’organisation de la surveillance va être bouleversée par les réformes foncières des années 2000 et son rétablissement remis en cause par la montée en puissance des concepts de biodiversité et «  One Health », et la volonté d’intégrer les populations pauvres au développement économique. De nouveaux dispositifs de surveillance émergent (sous la forme de parcs transfrontaliers et de normes sanitaires de type «  commodity based trade ») qui visent à associer davantage le contrôle des flux à celui des frontières et témoignent de continuités et discontinuités avec les catégories héritées de la période coloniale.

Wild and Domestic, Human and AnimalSurveying domestic animal populations has always encompassed more than the simple fact of controlling the way they perform. Indeed, multiple aspects are at stake, evolving in relation to the social, political and economic context. In the case of South Rhodesia (to become Zimbabwe), complex animal surveillance and monitoring systems contributed to the structuring and territorial security of the colonial state as well as its economic development. With the independence of the country, these systems provided the basis for the control of foot and mouth disease according to international regulation, and provided an opportunity to develop a production system dedicated to exportation. These systems relied mainly on a partitioning and a “geographic sequestration” of the living (colonialists/indigenous people ; human/animal ; domestic/wild ; healthy/unhealthy). The organization of these surveillance systems has been deeply shaken by the land reform of the 2000s’ and its recovery called into question by the rise of powerful concepts such as biodiversity and “One Health” associated to the will to associate poor human populations to economic development. New monitoring systems emerge (in the form of Transfrontier Conservation Areas and sanitary guidelines such as commodity-based trade) aiming at better associating the control of flux with the control of boundaries, and testify of continuities and discontinuities with categories inherited from the colonial era.

La vigilancia de los animales de ganado hace emerger múltiples cuestionamientos que sobrepasan, hace tiempo, el simple control de su rendimiento productivo y evolucionan en función del contexto social, político y económico. En el caso de Rodesia del Sur (hoy Zimbabue), los dispositivos complejos de vigilancia han contribuido a la organización y a la seguridad territorial del Estado colonial y a su desarrollo económico. Con la independencia del país, sirven de base para organizar el control de la fiebre aftosa de acuerdo con las normas internacionales, y permiten el desarrollo de ganado de exportación. Estos dispositivos están basados principalmente en una categorización y “secuestro geográfico” de la vida (colonos/indígenas, hombre/animal, doméstico/salvaje, sano/malsano). La organización de la vigilancia será perturbada por las reformas territoriales de los años 2000, y su restablecimiento se verá desafiado por el auge de los conceptos de biodiversidad y “ One Health”, y por la voluntad de integrar las poblaciones pobres al desarrollo económico. Nuevos dispositivos de vigilancia emergen (bajo la forma de parques transfronterizos y de normas sanitarias de tipo «  commodity based trade ») que pretenden asociar más los controles de flujos y fronteras, revelando las continuidades y discontinuidades entres las nuevas categorías y las heredadas del período colonial.

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