2021
Cairn
Guy Brunet, « « Européens » et « Juifs » mariés en Algérie sous la Troisième République : Des couples fragiles ? », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.r2vvgr
Le divorce des couples dits « européens » et « israélites » en Algérie au xixe siècle est difficile à étudier en raison des lacunes documentaires ; cette recherche constitue un premier essai. Les statistiques agrégées permettent de suivre l’évolution du nombre de mariages et de divorces à la charnière des xixe et xxe siècles et d’établir que le divorce est aussi fréquent sur ce territoire qu’en France métropolitaine. Ensuite, grâce aux mentions de divorce portées en marge des actes de mariage, trois cohortes de couples (unions formées en 1883, 1893 et 1903) dans les trois principales villes (Alger, Oran et Constantine) sont suivies de manière à mesurer plus précisément la fréquence et la chronologie du divorce (234 mentions de divorce pour 4 217 mariages étudiés). Les couples dits « israélites » sont plus souvent et plus rapidement rompus par un divorce que les couples dits « européens », et parmi les « Européens » le divorce est très rare parmi les immigrés venus d’Espagne, plus fréquent parmi ceux venus de France. La précocité du mariage semble être un élément de fragilité du couple, en particulier pour les femmes nées en France métropolitaine.