16 juin 2020
Open Access , http://purl.org/eprint/accessRights/OpenAccess
Juliana De Oliveira Mota, « Évaluation des risques et bénéfices associés à la consommation de la viande rouge en France : approches méthodologiques », Theses.fr, ID : 10670/1.r3ndj5
L’évaluation des effets de l’alimentation sur la santé, intégrant les composantes chimique, microbiologique et nutritionnelle, nécessite le développement de méthodes de quantification des risques-bénéfices. La viande rouge, classée comme probablement cancérigène par l’OMS, a été choisie comme objet de ces développements méthodologiques. Trois modèles probabilistes ont été établis permettant d’estimer les risques de cancer colorectal (CRC) et de maladies cardiovasculaires (CVD), les risques microbiologiques, et les bénéfices par la réduction de l’anémie par carence en fer (IDA). Les résultats ont été exprimés en nombre de cas et de morts, puis en nombre d’années de vie ajustées sur l'incapacité (DALYs) pour comparer les résultats. Les estimations ont été réalisées par classe d'âge et genre ou pour la population Française, en quantifiant séparément la variabilité due à l’hétérogénéité de la population et l'incertitude due au manque de connaissance. Pour 100 000 personnes par an, la consommation actuelle de viande rouge est associée en moyenne à 7 [95% IC = 3–11] DALY dus aux toxi-infections alimentaires, 19 [95% IC = 8–33] DALY dus au CRC, 21 [95% IC = 12–32] DALY au CVD. En termes de bénéfice, la consommation de viande rouge pourrait réduire l’IDA jusqu’à 16 [95% IC = 11–20] DALY pour 100 000 personnes. Les techniques quantitatives développées ici avec l’exemple de la viande rouge peuvent s’appliquer à d’autres problématiques car elles sont génériques. De façon plus générale, l’évaluation risque-bénéfice liée à l’alimentation contribue à une prise de décision plus éclairée du gestionnaire et in fine à une information du consommateur plus raisonnée.