Comment devient-on « prisonnier politique » en Russie ? : Métamorphoses d’une catégorie entre héritage dissident et expertise des droits de l’homme

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2021

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Renata Mustafina, « Comment devient-on « prisonnier politique » en Russie ? : Métamorphoses d’une catégorie entre héritage dissident et expertise des droits de l’homme », Politix, ID : 10670/1.r5f6z3


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Qui décide de qui est un « prisonnier politique » et qui ne l’est pas ? Cet article se propose d’étudier l’évolution de l’expertise sur les prisonniers politiques de la fin de l’URSS à nos jours, en interrogeant la façon dont des institutions identificatrices – des dissidents soviétiques aux organisations des droits de l’homme professionnalisées – délivrent le statut à certains prisonniers et le refusent à d’autres. Fondé sur une recherche documentaire (archives, mémoires, articles de presse) et sur une enquête de terrain menée auprès des acteurs des droits de l’homme, cet article montre que deux tendances majeures – l’internationalisation et la juridicisation – marquent l’évolution de l’expertise russe sur les dossiers politiques. Cette expertise se tisse en effet à la jonction d’un héritage – celui de la dissidence – et d’emprunts à des pratiques internationales standardisées et adaptées au cas russe, ce qui montre que les « droits de l’homme » ne sont pas simplement un pur produit de l’importation symbolique mais qu’ils se définissent dans une tension continue entre des enjeux locaux et des processus d’internationalisation.

Who decides who is a “political prisoner” and who is not? This article aims to study the evolution of expertise on political prisoners from the late Soviet period to the present day, by examining the way in which identifying institutions—from Soviet dissidents to professionalized human rights organizations—grant this status to certain prisoners and refuse it to others. Based on documentary research (archives, memoirs, press articles) and fieldwork among contemporary human rights actors, this article shows that two major trends—that of internationalization and juridicization within the post-Soviet human rights space—mark the evolution of expertise on political cases. This expertise is forged at the crossroads of the tradition of the legalist approach taken by dissidents and standardized international practices, which shows that “human rights” are not simply a pure product of a symbolic import but are defined through the continuous tension between local challenges and processes of internationalization.

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