10 janvier 2024
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Adrien Aufort, « Homo photographicus : sociogenèse du métier de photographe en France », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.r7dq26
Cette thèse se propose d'étudier le métier de photographe par le prisme de la sociologie et de l'histoire.Un portrait actuel (2018-2023) des professionnels est dressé par l'analyse de 30 entretiens et de 258 réponses à un questionnaire diffusé en ligne. L'éducation, la sociabilité, la technique, les préférences esthétiques ainsi que les habitudes culturelles sont précisément décrites. À la manière d'une expérience de réplicabilité, certains résultats de cette double enquête renforcent les conclusions de travaux antérieurs, notamment dans les déterminants socio-démographiques de l'entrée dans la profession. D'autres sont plus originaux, tels que la mise en lumière de l'influence de l'ancienneté sur les revenus, ou encore celle de l'implantation géographique sur l'obtention d'un prix. La réussite professionnelle est également traitée. Le succès est compris comme l'adéquation entre un « dispositif élargi », articulation entre l'Homme et la machine, et les représentations sociales. Ces dernières sont le fruit d'un travail des photographes, tant sur les images photographiques qu'ils produisent que sur l'image de soi qu'ils cultivent. Une correspondance historique (1910-1952) a également pu être établie grâce à l'analyse de 778 numéros de la revue Le Photographe. Des balbutiements corporatifs jusqu'aux acquis juridiques, politiques et institutionnels, la profession est tributaire d'une riche histoire. Entendu comme entreprise individuelle et collective, le métier de photographe semble continuellement en crise. Il exige des professionnels non seulement une négociation permanente avec les ruptures technologiques mais aussi avec les autres usagers de la photographie.