17 janvier 2020
Open Access , http://purl.org/eprint/accessRights/OpenAccess
Julia Amossé-Reveret, « Espace liturgique en Bulgarie de l’Antiquité Tardive à la fin du Ier Royaume bulgare », Theses.fr, ID : 10670/1.r8s7x4
Ce doctorat a pour objectif, en étudiant le christianisme, l’art architectural et décoratif, de comprendre et d’analyser les interactions et les relations qui peuvent exister entre la liturgie, les pouvoirs étatiques et religieux, les fidèles et l’art sur le territoire de la Bulgarie actuelle. La Bulgarie, aux frontières fluctuantes durant toute la période médiévale est d’un grand intérêt par sa situation géographique de carrefour où depuis l’époque thrace se croisent et fusionnent différentes ethnies et civilisations. D’autre part, elle présente également une région intéressante pas sa proximité avec la capitale impériale, Constantinople, ou encore avec le grand centre chrétien qu’est Thessalonique. Il est donc nécessaire d’analyser dans ce sujet le poids et le rôle de cette puissance sur le développement et l’évolution de l’art chrétien produit sur ces terres balkaniques l’Antiquité Tardive jusqu’au règne de Boris Michel Ier. L’objectif est de s’interroger plus profondément sur la production artistique adoptée face à cet héritage multi-ethnique et multi-culturel, et la présence d’un pôle artistique, politique, économique et religieux à fort rayonnement. Par ailleurs, l’adoption de la religion chrétienne en tant que religion d’État en 864 conduit à nous interroger sur la naissance d’un État, avec en parallèle, cette mise en place officielle de la religion chrétienne. Cependant, cette étude repose surtout sur l'observation de l’art architectural avec l’analyse de la conception des édifices cultuels, c’est-à-dire les plans, les organisations spatiales et leurs évolutions mais également sur l’art décoratif monumental et plastique. Nous souhaitons ainsi comprendre dans quelle mesure l’espace liturgique en Bulgarie actuelle est un lieu de fusion entre un art officiel définit par les pouvoirs politiques et religieux et un art des fidèles pourvus d’un héritage technique, culturel et artistique issu des différentes cultures présentes sur ces terres, en mesurant cependant ses limites et l’impact de sa conception face à sa proximité d’un centre culturel et religieux rayonnant et influent, qu’est Constantinople ? L’étude s’appuie notamment sur un corpus critique et une base de données comprenant en grande majorité des édifices chrétiens mis au jour en Bulgarie actuelle de manière à apporter une meilleure compréhension des rapports établis entre l’architecture et l’objet, mais aussi sur la circulation et l'organisation des édifices et les rôles assignés à certains espaces. Les sources archéologiques comme les sources écrites sont naturellement les outils fondamentaux à cette étude et à la compréhension des mentalités, des mœurs, de la liturgie et des contextes politiques, économiques et religieux de ces régions. Nous espérons ainsi apporter de nouvelles pistes de travail dans le domaine de la recherche sur l’art byzantin et les productions artistiques des territoires souvent perçus comme des « hinterlands » de Constantinople. Nous souhaitons également apporter de nouveaux éléments à la compréhension des mentalités durant la période protobyzantine, de la perception de l’art par les fidèles et de leurs relations entretenues non seulement avec la religion chrétienne mais surtout avec la maison Dieu.