Aux origines sociales de la culpabilité maternelle : Handicap mental et sentiments parentaux dans la France contemporaine

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2010

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Jean-Sébastien Eideliman, « Aux origines sociales de la culpabilité maternelle : Handicap mental et sentiments parentaux dans la France contemporaine », Revue internationale de l'éducation familiale, ID : 10670/1.ra07no


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La culpabilité des mères d’enfants ayant des difficultés d’ordre mental est un fait bien connu et abondamment analysé par les spécialistes du psychisme. Les sociologues se sont en revanche peu emparés de cet aspect de la prise en charge quotidienne du handicap, suivant en cela une tendance qui les fait davantage porter leur attention sur les dimensions institutionnelles et politiques que sur les dimensions privées et émotionnelles des phénomènes sociaux. Une analyse socio-historique de la construction sociale et morale du handicap mental apporte pourtant des éléments pour comprendre les racines sociales de ce sentiment individuel. On se propose ici de combiner une telle approche avec l’examen du cas ethnographique d’une mère doublement culpabilisée, dont les deux enfants aînés ont connu un parcours scolaire chaotique sans que l’on en connaisse avec certitude la raison. En examinant minutieusement la façon dont le sentiment de culpabilité de cette mère se déploie, en particulier dans les interactions avec les divers professionnels auxquels elle a eu affaire, ce sont aussi des évolutions et des permanences sociales de long terme qui apparaissent, que cet article se propose de faire émerger.

The social origins of maternal guiltGuilt-feelings for mothers of children with learning disabilities are well known and extensively analyzed by experts of the psyche. Sociologists have however seldom focused on this aspect of the daily care of disabled children, following a trend that makes accentuate the institutional and political dimensions rather than of the private and emotional dimensions of social phenomena. A socio-historical analysis of the social and moral construction of mental handicap however provides important elements to understand the social roots of individual feelings. We propose here to combine this approach with the study of the ethnographic case of a mother feeling twice guilty, her two eldest children having experienced school failure for uncertain reasons. To understand the guilt-feelings of this mother, which especially appear in interactions with various professionals with whom she had to deal, this article proposes to pay attention not only to these interactions, but also to long-term evolutions and social inertia.

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