Les passeurs de l’entrepreneuriat à l’université

Résumé Fr En De Es

Dans les années 2010, des structures chargées d’organiser la sensibilisation et la formation des étudiants à l’« esprit d’entre prendre » ont vu le jour dans les établissements d’enseignement supérieur : les PEPITE (Pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat). C’est à travers une sociologie des travailleurs et travailleuses qui occupent les postes de ces structures que cet article éclaire certaines des transformations à l’œuvre à l’université. En fonction de leurs trajectoires, ces agents contribuent en effet à y importer des catégories de pensée directement issues du champ économique ou constituées en référence aux principes d’activation sociale qui gouvernent désormais le champ de l’insertion sociale. Les dispositions de ces passeurs se réfractent dans des pratiques professionnelles au caractère encore faiblement établi, entre usage économiciste et usage socio-éducatif de leur mission. Mais au-delà de ces variations, se dessine une matrice commune consistant à « ouvrir » l’université sur le monde de l’entreprise et à diffuser la figure de l’individu « entrepreneur de soi ».

During the 2010s, structures known as PEPITE (Pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat – Education poles for innovation, technology transfer and entrepreneurship) were created within higher education institutions with the objective of attuning students and training them to an “entrepreneurial spirit”. Building a sociology of the agents working within these structures, this article traces ongoing transformations within higher education institutions they are fostering. Depending on their trajectories, these agents indeed contribute to importing within universities categories of thought that are directly drawn from the economic field or constituted in reference to the principles of social activation now dominant in the field of occupational integration. These brokers’ dispositions are refracted in professional practices that are still weakly established – oscillating between an economics – based and a socio-educational usage of their mission. Yet – despite these variations – they are contributing to a common matrix : that of “opening” higher education institutions to the business world and the diffusion of the figure of an “entrepreneurial individual”.

Seit den 2010er Jahren wurden an Hochschulen Strukturen verankert, die Studierende für den „Unternehmensgeist“ sensibilisieren und ausbilden sollen (sogenannte PEPITE). Über einen arbeitssoziologischen Ansatz untersucht dieser Aufsatz die Angestellten dieser Strukturen und beleuchtet einige der Veränderungen, die an den Hochschulen am Werk sind. Was ihre Laufbahn angeht, tragen die Angestellten in der Tat zum direkten Import von Konzepten aus dem ökonomischen Feld bei, aber auch von Prinzipien der sozialen Aktivierung, die das Feld der sozialen Wiedereingliederung bestimmen. Die Dispositionen der Vermittler spiegeln sich in den beruflichen Praktiken wieder, die noch unscharf sind und die zwischen einem ökonomischen und einem sozialen und erzieherischen Zugang zu ihrem Auftrag oszillieren. Jenseits dieser Schattierungen zeichnet sich allerdings eine geteilte Ausrichtung ab, die darin besteht, die Hochschule für die Unternehmerwelt zu „öffnen“ und die Verbreitung des „Unternehmertums des Selbst“ zu befördern.

En la década de 2010, se crearon las PEPITE (“pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat”), como estructuras encargadas de organizar la sensibilización y la formación de los estudiantes al “espíritu empresarial” dentro de las instituciones de enseñanza superior francés. A través de una sociología de los agentes que trabajan en dichas estructuras, este artículo arroja luz sobre algunas de las transformaciones en curso en la universidad pública. Según sus diversas trayectorias, los agentes contribuyen a importar categorías de pensamiento directamente del campo económico o constituidas en referencia a los principios de activación social que rigen el campo de la inserción social. Sus disposiciones de portadores del espíritu empresarial se refractan en prácticas profesionales aún poco establecidas, oscilantes entre el uso economicista y el uso socioeducativo de su misión. Más allá de estas variaciones se perfila una matriz común que consiste en “abrir” la universidad al mundo empresarial y en difundir la figura del individuo “empresario de sí mismo”.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en