Les transports comme rationalité organisatrice d’un marché national. La modernisation du marché des fruits et légumes en France (1953-1980)

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1 avril 2015

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Antoine Bernard de Raymond, « Les transports comme rationalité organisatrice d’un marché national. La modernisation du marché des fruits et légumes en France (1953-1980) », Archive Ouverte d'INRAE, ID : 10670/1.rekqa7


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Résumé Fr

On appréhende souvent la question de l'organisation des marchés agricoles par le prisme de la ou des politique(s) agricole(s) et, plus particulièrement, de la PAC. Le modèle sous-jacent à ce type d'organisation des marchés est celui de l'intervention publique (ou collective) sur les marchés, consistant à pallier les défaillances qu'apporte le fonctionnement du marché quand il est laissé à l'initiative individuelle, notamment en raison des spécificités du secteur agricole (caractère saisonnier de la production, fortes variations cycliques des prix). Ce modèle correspond à une action volontaire, collective sur les quantités en vue de réguler les prix. Il s'incarne dans la figure des offices 1. On a ainsi affaire à un modèle de la régulation du marché par l'intervention sur certains paramètres (en particulier l'offre, que l'on modifie volontairement, par une décision collective, au lieu de la laisser à un hypothétique équilibrage endogène par confrontation avec la demande et ajustement du prix). Ce modèle politique se fonde sur une vision particulière, consistant à faire des entorses à des principes libéraux, justement pour permettre à la liberté des échanges d'être efficace, d'apporter les bénéfices qu'elle promet. Dans cette perspective, le secteur des fruits et légumes occupe une place singulière, avec des interventions fondées sur les retraits de marché, l'édiction de normes de qualité communes, et la mise en place d'organisations de producteurs responsables de la mise en marché des produits (équilibrer des rapports de force asymétriques entre producteurs et commerçants et distributeurs). Il ne s'agit pas ici de nier que ce modèle d'organisation des marchés a joué un rôle déterminant et central dans l'histoire des marchés agricoles, mais de nuancer ce modèle en le mettant en perspective avec d'autres formes d'organisation des marchés. Cette mise en perspective permet de saisir que l'organisation du marché ne porte pas que sur les variables de l'échange (quantités, prix, et même qualités), mais aussi sur les infrastructures matérielles des échanges, sur les lieux d'échange, sur des sites et sur la mise en relation de ces sites, bref sur les transports et la circulation des produits. Il existe donc différents outils d'organisation des marchés, et la régulation du marché ne porte pas seulement sur la manipulation de paramètres macroéconomiques, mais aussi sur des dispositifs plus situés, ou encore sur les conditions matérielles de l'échange. A noter que ces outils émergent et se déploient (parfois) de manière coextensive à ceux de la régulation macroéconomique des marchés. Il n'y a donc pas nécessairement de contradiction ou d'opposition entre ces différents types d'outils, qui peuvent même être vus comme solidaires ou, à tout le moins, complémentaires.

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