Le stop motion : singularité cinématographique et alternative aux simulations en image de synthèse

Résumé Fr En

Chez Eisenstein on découvre comment dans le cinéma de prise de vues réelles, il est déjà possible de détourner un élément du représenté pour en faire le moyen d’une représentation qui le dépasse au point de lui être étranger, dans la mesure où il sert un propos tout autre que celui de son contexte d’origine. Dans le stop motion la mise en mouvement fondée sur un type de « montage » image par image permet non seulement de réanimer le monde, mais aussi de transfigurer les objets et leur matérialité même. L’adhésion au contenu profilmique ne concerne donc plus uniquement les contenus généraux et narratifs de la représentation (comme le lieu ou la temporalité), mais aussi la matérialité même des objets.

Eisenstein’s theory and practice introduced how cinema as a medium, even if it is live-action, can be nonetheless a way to hijack a fragment of the filmed content to estrange it from its original context so that it can better serve another purpose or sense. With stop motion, the animation is based on a frame by frame “editing” allowing a whole reanimation of the world shot but also permitting a transfiguration of the objects and, in fact, of their materiality itself. The way the spectator relates to the world screened is not only based on the general content and narratives (such as the location or the temporality) anymore, but also on the very materiality of objects, now rendered through the animating process itself.