Faire valoir un patrimoine. Comment une école polytechnique investit la numérisation de la collection d'un festival musical

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14 octobre 2019

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Alexandre Camus, « Faire valoir un patrimoine. Comment une école polytechnique investit la numérisation de la collection d'un festival musical », Serveur académique Lausannois, ID : 10670/1.rhpx9r


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Désormais considérés comme gisement de valeur ajoutée, les patrimoines culturels font l’objet de nombreux projets de numérisation, à l’initiative d’établissements publics de recherche comme de compagnies privées, visant explicitement le développement de produits de connaissance à destination des marchés. Pour autant, au-delà des mots d’ordre distillés ici et là, on ne sait encore presque rien des modalités concrètes du déploiement de ce qui se présente comme un nouveau paradigme. La mise en oeuvre de la valorisation techno-patrimoniale génère-t-elle des transformations dans la définition de ce qui compte comme patrimoine ? S’inscrivant dans le domaine des Science and Technologie Studies, l’analyse repose sur une ethnographie menée au sein du Montreux Jazz Digital Project porté par l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne. Véritable laboratoire de la mise en oeuvre du paradigme de la valorisation techno-patrimoniale, l’objectif premier de ce projet est d’impulser le développement de produits de connaissance en reformulant la collection d’enregistrements audiovisuels produite au Montreux Jazz Festival en une collection de 46 000 pièces musicales, désormais déployées sur des écrans depuis lesquels leur destin est orienté. L’analyse permet de constater que la numérisation prolonge l’histoire longue des technologies d’écriture et d’accumulation, et renouvelle (plus qu’inaugure) les rapports entre technologies et patrimoine. La visibilité portée par les patrimoines et son potentiel transfert aux réalisations technologiques sont constituées en horizon de l’action collective. Ainsi, les modalités du transfert de visibilité, dont la démo est l’opérateur privilégié, agissent sur toutes les étapes du processus de numérisation, avant même que les opérations de conservation numérique ne soient mises en oeuvre. Finalement, cette étude montre que la valeur patrimoniale pourrait se retrouver tout entière indexée sur son potentiel d’innovation et de transfert de visibilité. Ce basculement entraîne des modifications du rapport au passé, réinterprété par le prisme d’un présent technologique continu dans lequel les notions de conservation, de transmission et de mémoire cherchent une nouvelle place.

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