Italie 1914 : guerre et utopie

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2016

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Stéfanie Prezioso, « Italie 1914 : guerre et utopie », Éducation et sociétés, ID : 10670/1.rhxt3h


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La charge utopique de la Première Guerre mondiale est pensée en termes soit d’accouchement dans la violence d’une société autre, soit d’émergence d’une conscience de classe ouvrière et paysanne, préalable à une issue socialiste révolutionnaire. En Italie, le long débat qui précède l’entrée en guerre en mai 1915 permet l’expression de diverses positions explicitant les espoirs et les moyens à mettre en œuvre pour rompre avec un monde insatisfaisant. Il offre un éclairage pertinent sur l’utopie et l’autoéducation diffuse, en rapport avec les conjonctures et les engagements militants. Les représentations les plus diverses des potentialités politiques, sociales, culturelles ouvertes par la guerre ont le temps de s’élaborer, de se cristalliser, de se diffuser et de propager une image fantasmée de la participation au conflit. Les dix mois de non-intervention sont le moment unique et rêvé de la recherche des moyens devant conduire à la subversion de l’ordre du monde. L’article décrit d’abord les représentations de la guerre comme médium utopique de la jeunesse étudiante et/ou militante. Il étudie ensuite les tensions internes au parti socialiste, en cernant les différences de position entre Gramsci et Mussolini. Il conclut en évoquant l’après-guerre : si les années rouges témoignent du renforcement durant le conflit des espoirs d’émancipation sociale et politique, le fascisme les enterre.

The utopian load of the First World War is expressed either in terms of the birth in violence of another kind of society, or the emergence of the consciousness of the working class and peasant classes; prior to the emergence of revolutionary socialism. In Italy, the long debate which preceded its joining the War in May 1915 expressed the diverse positions which made explicit the hopes and means that many felt need to be implemented in order to break with an unsatisfying world. It offered a pertinent enlightenment on utopia and self-taught education, in relation with militant contexts and engagements. The most diverse representations of political, social, cultural potentialities opened up by the War had the time to develop and be developed, to crystallise themselves, to be disseminated and to spread a fantasized image of participation in the conflict. The ten months in which Italy did not join the War were a unique and ideal moment to search for the means which would lead to a subversion of the world order. The article describes first of all the representations of the War as the utopian medium for student and/or militant youth. It then studies the socialist party’s internal tensions, by highlighting the differences in position between Gramsci and Mussolini. It concludes by evoking the post-war period: if the “red years” testified to the fortification, during the conflict, of hope for social and political emancipation, fascism buried it.

El movimiento utópico de la Primera Guerra Mundial se piensa en términos del paso violente de una sociedad otra, o de la emergencia de una conciencia de clase laboral y campesina, condición de una salida socialista revolucionaria. En Italia, el largo debate que precede la guerra en mayo de 1915 permite la expresión de distintas posiciones que aclaran las esperanzas y los medios que deben aplicarse para romper con un mundo insatisfactorio. Aporta un enfoque pertinente sobre la utopía y la autoeducación difusa, en relación con las coyunturas y los compromisos militantes. Las más distintas representaciones de proyectos políticos, sociales, culturales posibilitadas por la guerra tuvieron tiempo de elaborarse, de cristalizarse, de difundirse y de propagar una imagen fantaseada de la participación en el conflicto. Los diez meses de no-intervención son el momento único y soñado para la búsqueda de medios que conduzcan a la subversión del orden del mundo. El artículo describe en primer lugar las representaciones de la guerra como medio utópico de la juventud estudiante y/o militante. Estudia a continuación las tensiones internas en el partido socialista, delimitando las diferencias de posición entre Gramsci y Mussolini. Concluye mencionando la posguerra: si los años rojos dan prueba del refuerzo, durante el conflicto, de las esperanzas de emancipación social y política, el fascismo las entierra.

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