Peut-on guérir d’une perte dans le corps ?

Résumé Fr En

Les blessés gravement touchés dans le corps, après des phases de réanimation et des interventions chirurgicales lourdes, sont pris en charge dans les centres de réhabilitation après les premiers temps de soins vitaux. Cette prise en charge dans les centres de réhabilitation nécessite de travailler avec l’ensemble des soignants qui se confrontent à ces situations complexes.Il s’agit de prendre en compte les effets psychiques sur ces différents cercles d’intervenant d’une part, et d’autre part les effets psychiques sur le blessé et sa famille, afin de les aider à appréhender la nouvelle situation du blessé, qu’il soit un fils ou un père. Cette unité des soignants forme symboliquement un « corps », le corps des soignants ; c’est à cela que nous travaillons avec les équipes. Le service de réhabilitation représente ainsi un contenant essentiel pour le corps blessé et par extension une aide pour le soutien du psychisme blessé. C’est l’engagement du « corps sain » – les soignants du service de réhabilitation – qui soutient le corps blessé, et l’aide à traverser le premier temps de choc de la perte du corps entier, pour arriver à penser à un avenir qui prend en compte cette perte et ses effets complexes sur le psychisme du patient.

Seriously injured in the body, after resuscitation and heavy surgery, are treated in Rehabilitation Centres after first-time life-saving care. This care in Rehabilitation Centres requires working with all caregivers who are dealing with these complex situations. It is a question of taking into account the psychic effects on these different circles of intervenor on the one hand, and on the other hand the psychic effects on the wounded and his family, in order to help them apprehend the new situation of the wounded, whether a son or a father. This unit of caregivers symbolically forms a “body”, the body of caregivers; that’s what we’re working on with the teams. The rehabilitation service thus represents an essential container for the injured body and by extension an aid to support the wounded psyche. It is the commitment of the “healthy body” – the caregivers of the rehabilitation service – that supports the injured body, and helps it through the first shock of the loss of the whole body, to come to think of a future that takes into account this loss and its complex effects on the patient’s psyche.