D’une œuvre à l’autre : les modalités de la circulation des idées entre auteurs. Histoire sociale des idées « spinozistes » chez Pierre Bourdieu From one Work to Another : the Conditions of the Circulation of Ideas Between Intellectuals. A Social History of "Spinozist" Ideas by Pierre Bourdieu Fr En

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10 décembre 2021

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Bourdieu Spinoza Histoire sociale des idées Circulation des idées Théorie des champs Influences Bourdieu Spinoza Social history of ideas Circulation of ideas Fields theory Influences


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Victor Collard, « D’une œuvre à l’autre : les modalités de la circulation des idées entre auteurs. Histoire sociale des idées « spinozistes » chez Pierre Bourdieu », Theses.fr, ID : 10670/1.rnrqye


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Parmi tous les auteurs avec lesquels la pensée de Bourdieu a été mise en dialogue, Spinoza occupe sans doute une place à part dans la littérature académique. En effet, depuis le début des années 1970, des dizaines de commentateurs de nombreux pays, tant philosophes que chercheurs en sciences sociales, évoquent avec un sentiment d’évidence le « spinozisme » de Bourdieu, qui tiendrait notamment à une approche «déterministe» qui leur serait commune. Or cette perspective, qui établit des rapports conceptuels entre deux pensées, sert souvent à accréditer l’idée selon laquelle Spinoza constituerait une « source » effective dont Bourdieu se serait servi sans toujours la reconnaître à sa juste valeur.À rebours de telles « influences » décelées au seul moyen d’une herméneutique des textes, notre étude propose de considérer la circulation des idées entre auteurs en mettant en œuvre les ressources qu’offre la sociologie, afin de comprendre les modalités précises de la réception et de la mobilisation des idées de Spinoza par Bourdieu. Celles-ci n’engagent certainement pas une simple « lecture » de l’œuvre mais ne peuvent se comprendre qu’à la lumière des très nombreux processus par lesquels le sociologue s’est trouvé confronté à cette pensée métaphysique et l’a retraduite de manière originale dans son travail sociologique. En analysant de manière détaillée les phases importantes de la trajectoire de Bourdieu lors desquelles il a été exposé et s’est positionné vis-à-vis de l’œuvre du philosophe hollandais depuis sa première scolarité, ainsi que les évolutions majeures de la place occupée par Spinoza dans les champs philosophique et intellectuel français qui lui ont permis d’accéder au statut de philosophe canonique que l’on lui connaît aujourd’hui, il devient possible de contrer ces « généalogies fictives », souvent imposées aux chercheurs malgré leurs protestations, afin que ces affiliations aussi fréquentes qu’imprécises (« spinoziste », « marxiste », « durkheimien », etc.) puissent être remplacées par un dispositif empiriquement étayé, à même de rendre compte des processus précis par lesquels s’engendrent des rapports toujours singuliers entre deux auteurs.

Bourdieu’s thought is considered to be in dialogue with many authors, among whom Spinoza indubitably takes a special place. Indeed, since the beginning of the 1970’s, dozens of commentators from many countries, philosophers and social scientists alike, speak in a self-evident manner about Bourdieu’s “Spinozism”, in particular as a result of their shared “deterministic” approach. Such a point of view, which links two thoughts on a conceptual level, is often used to give credence to the idea that Spinoza could be an actual source from which Bourdieu drew on without necessarily acknowledging its importance.Against such “influences” that are detected only through the hermeneutic of texts, this thesis examines the circulation of ideas between authors with the tools offered by sociology, to understand exactly under which circumstances Bourdieu’s reception and mobilization of Spinoza’s ideas have taken place. Those certainly does not stem from merely “reading” Spinoza’s work but can only be understood in light of numerous processes through which the sociologist came into contact with the metaphysical thought in question and translated it back into his own sociological work in an original way. By analyzing in details the important phases of Bourdieu’s trajectory, during which he was exposed to and positioned himself in relation to the work of the Dutch philosopher from his early school time onward, as well as the major evolutions of Spinoza’s place in the French philosophical and intellectual fields, it becomes possible to counter the “fictitious genealogies” that are often imposed on scholars despite their objections, so that such frequent but vague affiliations (such as “Spinozist”, “Marxist”, “Durkheimian”, etc.) can be replaced with empirically sound research that is designed to account for precise processes through which relations between two authors come to fruition in a way that is always specific to them.

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