2019
Cairn
Jean-Michel Delile, « Radicalisation violente, familles et santé mentale », Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux, ID : 10670/1.rpv8xm
Il apparaît que dans la grande majorité des cas, les auteurs des récents attentats terroristes ne présentent pas de troubles mentaux caractérisés. Les facteurs de causalité sont multiples et divers : neurobiologiques, psychologiques, socioculturels, familiaux, situationnels. Aucun n’est nécessaire ni suffisant. La plupart des auteurs d’attentats en France et en Belgique sont originaires de ces pays et ont souvent grandi dans des familles chaotiques et dans des milieux ou des quartiers précarisés et stigmatisés. Ces vulnérabilités sont des facteurs de risque pour des troubles des conduites telles que la violence, la délinquance ou les conduites addictives. Elles peuvent également contribuer à favoriser des processus de radicalisation violente dans une dynamique de fusion identitaire avec une communauté fictive et victimisée que l’on va tenter de sauver en détruisant ses ennemis jusqu’au sacrifice. Une meilleure compréhension de ces processus complexes peut permettre de dégager des pistes pour leur prévention.