Du mythe de l’habitant-écocitoyen à l’optimisation des modes de vie : vers une subjectivation néolibérale des conduites ? : Étude des représentations professionnelles sur l’écologie et les écoquartiers

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2020

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écologie écoquartier gouvernement des conduites management urbain performance environnementale sociologie urbanisme durable eco-district ecology environmental performance sociology behavioral governance sustainable urban planning urban management


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Karl Berthelot, « Du mythe de l’habitant-écocitoyen à l’optimisation des modes de vie : vers une subjectivation néolibérale des conduites ? : Étude des représentations professionnelles sur l’écologie et les écoquartiers », Reflets et perspectives de la vie économique, ID : 10670/1.rqp31j


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Cet article revient sur les représentations sociales de l’écologie induites par les pratiques professionnelles de maîtres d’œuvre et d’ouvrage d’écoquartiers. Le champ de l’action urbaine se structure autour d’une logique descendante de la fabrique de la ville durable en France. La complexité découlant de processus réglementaires, la recherche de financements ou bien le recours aux Assistances à Maîtrise d’Ouvrage Technique (AMOT) concourt à l’institutionnalisation de l’urbanisme et peine à proposer des projets inclusifs et plus démocratiques. Cette modélisation uniformisée de l’écoquartier est également marquée par la propagation de discours managériaux qui façonnent des schèmes réflexifs et pratiques des professionnels de l’urbain. S’ensuivent une définition de standards professionnels et une routinisation de la construction de l’habitat durable en fonction de contraintes objectives et subjectives. Ces représentations techniques constituent le prolongement de projections préétablies sur des manières de vivre jugées adéquates et conformes à une vision dominante et institutionnelle de l’écologie. L’écoquartier suppose donc une appropriation idéale et idéelle de l’écocitoyen-habitant éloignée des réalités de vie concrètes. Des entretiens menés auprès d’une dizaine de professionnels de l’urbanisme révèlent un traitement inégal des problématiques liées au changement climatique, dont la priorité repose avant tout sur la performance et les économies énergétiques. Cette coupure entre concepteurs urbains et habitants se manifeste notamment au regard des appréhensions hégémoniques de l’écologie, qui semble recluse à un carcan néolibéral et réduite à une acception individuelle déracinée de spécificités sociales. Codes JEL : Q01, R11, Z13

This article looks at the social representations of ecology induced by the professional practices of eco-district project managers and contractors. The field of urban action is structured around a top-down logic of the construction of the sustainable city in France. The complexity arising from regulatory processes, the search for funding, and the use of technical project management assistance (TPMA) contributes to the institutionalization of urban planning and makes it difficult to propose inclusive and more democratic projects. This standardized modeling of the eco-district is also marked by the spread of managerial discourses that shape the reflexive and practical schemas of urban planning professionals. This is followed by a definition of professional standards and a routinization of the construction of sustainable housing according to objective and subjective constraints. These technical representations are the extension of pre-established projections on ways of living that are considered adequate and in conformity with a dominant and institutional vision of ecology. The eco-district thus implies an ideal and symbolic appropriation of the eco-citizen-inhabitant far removed from the concrete realities of life. Interviews conducted with urban planning professionals reveal an unequal treatment of climate change issues, where the priority is primarily based on performance and energy savings. This disconnect between urban designers and inhabitants is particularly evident with regard to the hegemonic understandings of ecology, which seems to be confined to a neoliberal straitjacket and reduced to an uprooted individual understanding of social specificities.

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