Après la guerre du Pacifique : le procès de Tokyo et la fin du colonialisme en Asie

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Le procès de Tokyo constitue une pièce centrale de la sortie de la guerre du Pacifique. Les travaux à ce sujet négligent les logiques impériales et coloniales de ce procès. Cet article se propose de combler cette lacune par l’étude de la participation de la France au procès. Il analyse la position du Quai d’Orsay et de ses acteurs à Tokyo, dans une relation triangulaire entre une Amérique en pleine croissance, une Asie en quête d’identité nationale et une puissance européenne déclinante. Il souligne l’échec de la France à transposer son modèle pour juger les grands criminels de guerre allemands en Extrême-Orient pour légitimer les assises de son pouvoir en Indochine. Il apporte un éclairage nouveau sur la sortie de guerre, en insistant sur l’héritage colonial dans le droit international.

The International Military Tribunal in the Far East, known as the Tokyo Trial, was a key element of the end of the Pacific War. The historiography has neglected the imperial and colonial policies behind the scenes of the trial. This article proposes to fill this gap by studying the participation of France during the Tokyo Trial. It focuses on the position of the French Foreign Ministry and its delegates in Tokyo, who operated in a triangular relationship between America, Asia and European declining powers. It underlines the failure of France to legitimize the foundations of its power in Indochina, as well as it sheds new light on the end of the war, emphasizing the colonial legacy in international law.