Un autre printemps des crèches ? Le développement des crèches est-allemandes des années 1950 aux années 1980

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2019

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Michel Christian, « Un autre printemps des crèches ? Le développement des crèches est-allemandes des années 1950 aux années 1980 », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.rt1ibq


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Des années 1950 aux années 1980, l’expansion des crèches est-allemandes est continue, si bien qu’en 1989, elles prenaient en charge 80 % des enfants entre un et trois ans. Considérées comme un moyen de décharger de la garde de leurs enfants les mères contraintes de travailler, les crèches se concentrent initialement sur les aspects sanitaires et privilégient une implantation sur le lieu de travail. Mais dès le milieu des années 1950, ces orientations initiales sont profondément remises en question, en particulier dans le sillage de la pédiatre Eva Schmidt-Kolmer, qui défend le développement des crèches de quartier ainsi que leur vocation éducative, basée sur un programme et sur un personnel formé. Il faut attendre la fin des années 1970 pour que les crèches se généralisent, parallèlement à la professionnalisation de leur personnel. À l’issue de ces transformations, qu’on peut comparer au « printemps des crèches » français, les crèches est-allemandes ne jouent plus le rôle traditionnel d’un palliatif à l’absence de la mère : elles sont devenues le dispositif ordinaire de prise en charge des enfants, y compris pour les groupes sociaux dominants, qui en étaient les premiers usagers. De même, tout en maintenant les aspects sanitaires traditionnels elles sont désormais pleinement pensées comme des établissements d’éducation. Ces évolutions sont communes à la plupart des pays européens, à l’exception de la RFA. Pour les comprendre, il faut dépasser l’habituelle comparaison en miroir inversé des sociétés est-allemande et ouest-allemande et adopter une perspective européenne.

Between the 1950s and the 1980s, public day care facilities in East Germany have continuously expanded so that they provided day care for 80% of the children between one and three in 1989. They were primarily regarded as a means to take care of the children whose mothers had an out-of-home job. Accordingly, they started with almost no educational goals and a focus on the health dimension and were mainly set up on the work place. However, as earlier as the mid 1950s, those orientations were strongly questioned, especially by the pediatrician Eva Schmidt-Kolmer. She pushed for expanding public day care facilities in neighborhoods and put the emphasis on their mission as educational facilities, which implied a specific curriculum and a trained staff. The traditional task of simply taking care of the children whose mothers were out of home for work was altered in two ways. Firstly, public day care facilities in the GDR became a universal service, also and even primarily used by upper classes; secondly, while maintaining their initial focus on child health, they worked as institutions of public education. Those trends had much in common with similar trends in France and in most of the European countries, except in West Germany. Understanding those trends thus requires to overcome the traditional comparison between East and West Germany, which is about nothing but opposing the East and the West. Rather it requires to take a European perspective.

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