Eidos du Beau et eidos de Socrate Comment l’Euthydème permet de mieux comprendre la succession des deux discours terminaux du Banquet

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13 mars 2015

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Jean-Luc Périllié, « Eidos du Beau et eidos de Socrate Comment l’Euthydème permet de mieux comprendre la succession des deux discours terminaux du Banquet », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences, ID : 10670/1.rukfts


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Résumé Fr

Sur le mode du rite initiatique, le discours de Diotime présente les étapes qui mènent à la contemplation de la Forme unique (monoeides) du Beau en soi (auto to kalon). À la suite de ce grand discours de la transcendance, un des premiers du genre dans la littérature universelle, le Banquet de Platon, comme on le sait, paraît sombrer dans la plus grande trivialité : sous le coup de l’ivresse, Alcibiade fait irruption et se met à déclamer son éloge de Socrate. On aura pu cependant observer, au tout début de son discours, la résurgence de la notion d’eidos dans un sens évidemment non idéel : Alcibiade paraît alors décrire l’aspect de silène qui émane de Socrate. De prime abord, ce discours silénique ne semble pas revêtir de bien hautes significations philosophiques ! En réalité, après examen et recoupements, on peut reconnaître que le discours final est bien à sa place, pouvant même être perçu comme étant le « couronnement du Banquet », selon l’heureuse formule de Léon Robin. En deçà de la trivialité apparente se déploie un nouveau discours de vérité, aussi important sinon plus que le discours de Diotime. En particulier, la description de la « statue de Silène » contenant des agalmata theôn (figurines des dieux) s’avère chargée de sens à la fois théologique, moral, rituel et même extatique, notamment lorsqu’Alcibiade témoigne des très fortes impressions qu’il a ressenties face au charisme « corybantique » de Socrate. Une mise en parallèle du discours d’Alcibiade avec l’Euthydème de Platon et avec les Nuées d’Aristophane devrait nous permettre de mieux appréhender le sens rituel de l’eidos silénique : par cette image (eikôn), qui est en fait une icône au plein sens du terme, Alcibiade nous introduit dans le sanctuaire des « Mystères socratiques ». Ces Mystères avaient été parodiés en 423 av. J.-C. par Aristophane et, presque quarante ans plus tard, Platon les a représentés d’une manière plausible et cohérente, précisément dans l’Euthydème. En fin de compte, dans le Banquet, une vérité religieuse se rapportant à une récente épiphanie du divin est venue s’adjoindre à la vérité métaphysique ou idéelle du discours de Diotime. Dans le Banquet, comme dans l’Euthydème, Platon semble vouloir dire que l’epopteia de la révélation de la Forme-eidos ou du Principe suprême doit, d’une manière ou d’une autre, être réintroduite au sein du Phrontistèrion, au sein du sanctuaire des initiations socratiques.

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