2020
Cairn
Françoise Delmez, « Jobless recoveries after financial crises (and the key role of the extensive margin of employment) », Reflets et perspectives de la vie économique, ID : 10670/1.s2x5w1
Alors que plusieurs années se sont écoulées depuis les chocs économiques de 2008 et 2012, les taux d’emploi jugés trop faibles persistent en dépit de la reprise d’autres indicateurs économiques, tels que le PIB. Ce phénomène a été nommé “reprise sans emploi” dans la littérature.Nous montrons que, non seulement il est plus difficile pour les chômeurs de retrouver un emploi, mais aussi que les travailleurs tendent à prester plus d’heures. Pour comprendre ce phénomène, nous adoptons successivement le point de vue de l’employeur et de l’employé quant à la détermination du temps de travail optimal.Nous montrons d’abord que les employeurs font face à d’importants coûts fixes du travail. Dans ce contexte, les employeurs ont d’importants incitants à augmenter le temps de travail afin de recouvrir ces coûts fixes, et ce même si un temps de travail plus long rend les travailleurs de moins en moins productifs.Nous montrons enfin que face à un choc négatif les travailleurs ont un incitant fort à augmenter leur effort au travail pour se prémunir d’un licenciement. Nous étudions de quelle manière cette augmentation de l’effort, qui peut prendre la forme de prestation d’heures supplémentaires non comptabilisées, affecte le niveau d’emploi général.