2020
Cairn
Kablan Jean-Michel Atta, « Naufrage du Pacte mondial pour l’environnement : les questions de droit. Des lacunes du droit international de l’environnement », Revue juridique de l’environnement, ID : 10670/1.s5y6h7
« Échec ». Tel est le mot qui ressort des discours au soir du processus « vers un pacte mondial pour l’environnement » engagé par les Nations unies en mai 2018 et qui s’est achevé le 23 mai 2019. La décision du Groupe de Travail d’abandonner l’idée d’un pacte mondial, juridiquement contraignant, pour une déclaration politique non contraignante, a suscité un profond malaise au sein de la société civile et de bon nombre d’instances gouvernementales qui semblaient y avoir fondé tant d’espoirs. Mais est-il judicieux de parler d’« échec » du processus ? « Naufrage » ! Tel est le mot que nous proposons. Sur la forme, le processus était moins susceptible d’aboutir du fait de sa rapidité, du choix du consensus comme mode de décision, du contexte géopolitique moins favorable et des diplomates qui devaient se prononcer sur des questions juridiques fondamentales encore en débat dans les milieux scientifiques. Sur le fond, il s’agissait de se prononcer sur la nécessité d’un pacte mondial pour faire face aux lacunes du droit international de l’environnement et des textes relatifs à l’environnement. Mais avant, il fallait d’abord s’accorder sur la notion de lacune en droit. Le « naufrage » traduit également les possibilités d’un redémarrage dans les règles de l’art.