Des politiques sous l’éclairage de la Justice spatiale

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2013

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Politiques territoriales Inégalités Justice spatiale Urbanisme Politiques publiques

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Injustice spatiale

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Frédéric Dufaux et al., « Des politiques sous l’éclairage de la Justice spatiale », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences, ID : 10670/1.s6xixe


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Résumé Fr

La justice spatiale est l’horizon de la plupart des politiques territoriales et demeure un levier politique essentiel. Cet ouvrage interroge sous cet éclairage les rapports entre territoires, actions publiques et inégalités. L’influence de la justice spatiale est telle que l’aménagement du territoire et la recherche de la justice spatiale ont été considérés comme équivalents. Cela n’ôte rien à la complexité des questions sur les objectifs des politiques publiques à conduire. Force est de constater également que l’essor du libéralisme économique globalisé et les mutations à l’œuvre dans l’action publique contemporaine ont modifié les paradigmes, les acteurs et les modalités d’action. Poser le problème du sens et du bien-fondé de la territorialisation des politiques, c’est aussi engager une réflexion sur les arbitrages, les articulations et les possibles contradictions entre justice structurelle et justice procédurale. Elles semblent bien toutes deux avoir pour conséquence – volontaire ou non – une plus forte « territorialisation », mais selon des modalités très différentes. Plus fondamentalement encore, réfléchir aujourd’hui sur l’idée de politique territoriale juste, particulièrement dans le domaine urbain, suppose de questionner la notion même de justice spatiale.Dans quelle mesure le traitement différencié des espaces - notamment urbains - est-il en mesure de répondre à un idéal de « justice » ? Un traitement homogène pour tous les espaces est-il la condition de la justice spatiale, voire sa définition ? Ou bien la politique juste est-elle une politique de rééquilibrage des inégalités, avec des formes de discrimination positive ou une justice sociale centrée consistant à orienter l'action en faveur de ceux qui en ont le plus besoin ou des plus mal lotis? Ou encore la politique juste doit-elle privilégier le non-interventionnisme sur les territoires et simplement accompagner les dynamiques territoriales ? On peut se demander aussi, dans ces temps incertains, si l’objectif ultime de la justice spatiale peut encore être d’établir des structures spatiales « justes » durablement et stables (territoire équilibré, harmonieux...). Ou bien s’agit-il d’établir des dispositifs de régulation souples, capables de réévaluer les actions, sans figure spatiale privilégiée a priori, régulation dont l’objectif serait de réduire les injustices du moment, sans idéal-type d’un territoire à l’équilibre ? Si une intervention structurelle s'avère quand même nécessaire afin d’intervenir sur les logiques en cours, peut-on se contenter d'une action purement redistributive (égalisation des ressources et de l’accès aux ressources) pour rétablir une justice dans la distribution territoriale ? Et enfin, comment mesurer l’efficacité redistributrice de la territorialisation des politiques publiques ?La justice procédurale, quant à elle, suppose notamment l'inclusion de tous les acteurs potentiellement concernés par une politique publique dans un processus de décision négocié entre plusieurs parties prenantes (et notamment les bénéficiaires de l’intervention publique redistributive). Elle favorise la mise en place de formes de gouvernance participative ou de dispositifs délibératifs tournés vers l’action, et tend à incarner un « nouvel esprit » de l’action publique territoriale. La recherche d'un sentiment partagé de justice spatiale dans la mise en œuvre de solutions définies ou débattues collectivement intègre la reconnaissance de la diversité des groupes territoriaux ou de réalités locales différenciées. Si la justice procédurale peut naître de la confrontation d’acteurs, d’enjeux et de finalités multiples, elle renvoie à la question centrale de l’échelle de gouvernement pour toute tentative de définition d’une action publique « juste » sur l’espace. Existe-t-il une « bonne » échelle territoriale de gouvernement à même d’assurer au mieux tout à la fois une redistribution efficace (entre espaces et entre groupes sociaux) et un processus démocratique de prise de décision ? Ou, si ces échelles sont décidément différentes, quel serait le « bon » équilibre des pouvoirs entre une échelle de la participation, et une échelle de la redistribution ?

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