10 mars 2021
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Dominique Maingueneau, « Portraits littéraires et généricité », Tangence, ID : 10670/1.sav3ej
Cet article étudie les collections à visée commerciale, en particulier « Écrivains de toujours » et « Poètes d’aujourd’hui », du point de vue de la généricité. En s’appuyant sur une typologie des genres de discours, il s’attache à montrer pourquoi les textes qu’on y publie ne peuvent qu’être très divers ; leur seule contrainte est de se tenir à distance de deux frontières : celles qui les séparent, d’une part, des ouvrages scolaires et, d’autre part, de la littérature. Corrélativement, leurs auteurs ne sont pas, en règle générale, des écrivains de premier plan et ne doivent pas se présenter comme des enseignants, mais plutôt comme des « connaisseurs » de la littérature. La comparaison avec le genre des « souvenirs littéraires », qui est alors en voie d’extinction, est à cet égard éclairante. Cette double instabilité, celle du genre et celle du statut des auteurs, se manifeste à travers l’écriture de ces livres, qui montrent un ethos de « lettré » ; en témoigne l’étude d’un passage du Pascal (« Écrivains de toujours ») d’Albert Béguin, auteur très représentatif de l’esprit de la collection concernée.