“Mi pare di essere un soldato”. La réception du fascisme par les élèves piémontais (1926-1943)

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1 juillet 2020

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Fascisme Enfant École italienne Organisations de jeunesse Langue italienne Cahiers d’élève Piémont (région italienne) Opera Nazionale Balilla (1923-1928) Benito Mussolini (1883-1945)

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Loann Verkindt, « “Mi pare di essere un soldato”. La réception du fascisme par les élèves piémontais (1926-1943) », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.sbxxwq


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Résumé 0

Les historiens qui se sont intéressés à l’éducation fasciste ont longuement examiné la politique scolaire et les organisations de jeunesse du régime mussolinien. Toutefois, ils n’ont que rarement étudié le point de vue des élèves. Or, dans le cadre de la dictature, le vécu des enfants mérite une analyse à part entière. C’est pourquoi, en nous concentrant sur l’exemple des élèves piémontais, nous nous sommes demandé comment les enfants avaient reçu le fascisme ? Comprenaient-ils et assimilaient-ils de la même manière les différents aspects de l’idéologie qui leur était imposée ? Comment cela se traduit-il dans leurs écrits ? Trente cahiers d’élèves de primaire (journaux scolaires ou cahiers de rédaction), à la base de notre travail et complétés par des manuels et des archives scolaires, nous permettent de saisir le point de vue des enfants, les modèles idéologiques qui leur étaient donnés et le contexte précis dans lequel ils grandirent. Bien que le corpus des textes étudiés nécessite encore d’être étendu, nous pouvons d’ores et déjà affirmer que les aspects du fascisme furent inégalement assimilés. Ainsi, la religion fasciste fut difficile d’accès pour les enfants, qui vivent de manière distante les cérémonies et rites du régime, et ce tout au long du ventennio. Seul un élément de cette religion politique, le mythe du duce, constitua un canal stable et très efficace de l’endoctrinement. Dans la seconde moitié des années trente, le contexte de l’empire fasciste naissant permit également au régime de stimuler le nationalisme et une certaine forme de conscience impériale chez les enfants. De plus, Mussolini représenta un point d’ancrage majeur de la réception du fascisme par les plus jeunes. Il incarna le modèle d’Italien nouveau, basé sur un ensemble de valeurs (la discipline, l’obéissance, le sens du sacrifice) auxquelles les enfants furent très réceptifs. Cette assimilation de la morale fasciste par les enfants se traduit au niveau linguistique, comme le prouve la diffusion d’aspects de la langue du fascisme, répétés ou intégrés, dans les cahiers d’élèves. L’appropriation de la rhétorique fasciste, surtout lorsque l’élève parle de son uniforme, en constitue le sommet et atteste d’une fascisation aboutie.

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