2013
Cairn
Dominique Longrée et al., « Le motif : une unité phraséologique englobante ? Étendre le champ de la phraséologie de la langue au discours », Langages, ID : 10670/1.sose5l
L’objectif de cet article est de proposer, dans le cadre d’une conception récente de la phraséologie fondée sur des critères de fréquence, de récurrence et de mémorisation, et non pas du seul figement, l’intégration d’un nouveau concept – celui de motif – à l’ensemble conceptuel et terminologique de la discipline. On montre que cette proposition, qui a certes l’inconvénient d’alourdir une terminologie déjà riche et complexe, a aussi deux avantages : (i) le premier est de permettre une réflexion sur les différents types d’unités phraséologiques reconnues et de suggérer la possibilité d’un concept intégratif qui, sans nier la pertinence des oppositions établies, pourrait être à même d’en subsumer certaines ; (ii) le second est d’ouvrir le champ de la phraséologie à l’analyse de discours en mettant en exergue une des fonctionnalités importantes de la création phraséologique jusqu’ici relativement sous-estimée : en effet, dans la définition que nous en proposons, nous considérons que certains motifs peuvent jouer un rôle fondamental d’agencement discursif propre à structurer les textes et à caractériser certains usages. Ainsi, après une définition de la notion de motif sur le plan formel et sur le plan fonctionnel, on confronte le motif avec les principales unités phraséologiques traditionnellement reconnues pour en montrer les proximités et les différences. Puis, à partir d’exemples empruntés au latin, on illustre la fonction structurante et la fonction caractérisante des motifs et de leurs différentes instanciations en discours.