13 octobre 2021
http://creativecommons.org/licenses/by-nd/ , info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Jordan Ruynat, « Collaborateurs et collaboratrices des milieux populaires dans le département du Rhône sous l'occupation », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.sp35z6
Les études historiques sur la collaboration ont longtemps été assimilées à l'histoire du régime de Vichy. Ce n'est qu'au début des années 1970 que le politiste américain Stanley Hoffmann choisit de s'intéresser spécifiquement à la collaboration d'État ainsi qu'aux partis politiques collaborationnistes. Par la suite, des historiens, tels que Robert O. Paxton, s'emparent de ce sujet pour affirmer que c'est bien l'État français qui a souhaité collaborer avec les allemands. En parallèle, les collaborateurs les plus connus et les plus ultras sont analysés par de nombreux historiens français. Il faut attendre le début des années 1990 pour que cette vision politique de la collaboration laisse place à une dimension davantage sociale, populaire et genrée avec notamment les travaux de Pierre Laborie, Henry Rousso ou encore François Rouquet et Fabrice Virgili. Ainsi, des études locales émergent afin de comprendre les spécificités de tel département ou ville en s'intéressant aux comportements individuels et collectifs d'hommes et de femmes ayant collaboré. C'est pourquoi, ce mémoire s'inscrit dans la continuité de l'historiographie de ces trente dernières années en cherchant à approfondir la notion d'individu "ordinaire", évoquant des hommes et des femmes issues plutôt de la classe moyenne ou populaire, qu'il est possible d'apercevoir au sein des travaux de quelques historiens. Pour cela, les milieux populaires font l'objet d'une étude spécifique au sein du département du Rhône qui s'avère une région dotée d'une part importante de métiers modestes et d'une forte présence d'allemands et de collabos. Par conséquent, il est question de savoir si les milieux populaires sont nombreux à collaborer tout en se demandant les raisons qui les poussent à travailler pour une autorité allemande.