2013
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Pascal Ory, « L'identité passe à table... : L'avenir gastronomique de l'humanité en général et de la France en particulier », Fondation Nestlé, ID : 10670/1.stbr22
Le classement par l’UNESCO, en novembre 2010, du repas gastronomique des Français (donc, tendanciellement, de tous les Français…) à l’inventaire du «patrimoine immatériel» mondial a suscité bien des commentaires, des plus enthousiastes aux plus ironiques: ces entretiens entendent reprendre le dossier à la base. On y propose une définition claire du terme, ambigu, de gastronomie, on y démystifie la tradition gastronomique –ici comme ailleurs rien n’est donné, tout est construit, dans un constant métissage-, on y explicite les éléments constitutifs de l’identité nationale française telle qu’elle se met en jeu autour de la table. En prime, on y gagne d’éclairer le malentendu permanent entre cultures hédonistes et cultures puritaines (anglo-saxonnes, en particulier). Le tout éclaire les prétentions de la France non pas à l’excellence, proclamée, mais à l’expertise, partagée: la vraie singularité de ce pays tient moins à une qualité de cuisine ou de boisson qu’à la centralité accordée par lui aux questions du manger et du boire.