2016
Tous droits réservés © Université du Québec à Montréal et Éditions en environnement VertigO, 2016
Antonella Tufano, « Les paysages volcaniques vésuviens : un laboratoire des notions de risque, vulnérabilité, résilience », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.sulpbq
Les territoires volcaniques ont donné lieu à des observations scientifiques, des descriptions littéraires et des représentations artistiques qui –depuis plusieurs siècles- ont montré comment la notion de risque pouvait faire l’objet d’une construction culturelle. La lentille d’observation qui permet de replacer la catastrophe, ses effets et le sentiment d’incertitude qu’elle suscite dans une perspective rationnelle est la notion de paysage, en tant que construction culturelle qui élimine les éléments surnaturels pour laisser libre cours à l’observation du phénomène naturel catastrophique.Tout particulièrement, dans le cas du Vésuve, au XVIIIe siècle, se met en place un prisme d’observation multiple, mais convergent vers la place et le rôle de l’homme dans ce contexte. Afin de renforcer ces discours, les ouvrages scientifiques s’accompagnent souvent de représentations volcaniques à l’esthétique spectaculaire : la destruction est ainsi transcendée dans une image sublime qui peut également être observée comme une première forme de médiatisation du risque et de la catastrophe qui pourrait légitimer son acceptabilité sociale. À ce registre s’ajoute celui de la responsabilité humaine. Dans la dernière partie, à travers l’ouverture à d’autres cas d’étude, il sera possible de constater une permanence vésuvienne, en tant que modèle qui a marqué l’imaginaire et aussi comme base des variations offertes par les autres volcans et les autres comportements : gestion du risque ou intégration de la résilience pour construire des paysages volcaniques renouvelés par l’esthétique environnementale.