Précarité du contrat de travail et risque de perte d'emploi en Europe

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2014

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François Ghesquière, « Précarité du contrat de travail et risque de perte d'emploi en Europe », Sociologie, ID : 10670/1.sw7b8n


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En France, la notion de précarité est communément utilisée, tant dans la littérature sociologique que dans les débats politiques autour de la question sociale. Cette notion, qui englobe généralement (avec le temps partiel) le risque de perte d’emploi et les contrats à durée limitée, s’exporte mal dans les autres pays. L’explication généralement avancée est que la stabilité de l’emploi n’y est pas toujours considérée comme une nécessité en raison des États‑providence construits suivant une logique moins centrée sur le statut conféré par l’emploi stable. Cet article enrichit ce constat par une comparaison internationale systématique et quantitative. Ainsi, les pays d’Europe occidentale sont comparés selon le degré d’association entre la stabilité du contrat de travail – à durée indéterminée ou limitée – et risques – subjectifs et objectifs – de perte d’emploi. Pour ce faire, les données issues des enquêtes Statistics on Income and Living Conditions et European Working Conditions Survey de la fin des années 2000 sont mobilisées. Il en ressort que les contrastes entre pays sont similaires à ceux mis en évidence par les études de cas, mais que l’explication par les types d’État‑providence ne peut être généralisée pour comprendre la situation de la plupart des pays. Ces variations semblent mieux s’expliquer par l’importance du rôle l’État dans les relations professionnelles, en particulier par les restrictions qu’il impose à l’usage des contrats à durée déterminée.

Precarity of the labour contract and the risk of job loss in EuropeIn France, the notion of “précarité” is commonly used in both sociological literature and political debate. This notion, which, along with part‑time employment ; often covers the risk of job loss and fixed‑term contracts, is hardly exported to other countries. The explanation generally put forth is that employment stability is not considered a necessity everywhere, with welfare states having been built on logics more or less focused on the status conferred by stable employment. This article contributes to this conclusion – which has come mainly from case studies – by a systematic and quantitative international comparison. The countries of Western Europe are compared according to the degree of association between fixed‑term contracts and (subjective and objective) risk of job loss. For this purpose, data from Statistics on Income and Living Conditions and the European Working Conditions Survey from the late 2000s are used. The analysis show that the contrasts between countries are similar to those highlighted by case studies, but that explaining them by welfare state typologies is problematic, as this does not provide an explanation for understanding the situation of the majority of countries. It seems that these differences can be better explained by an international comparison of the importance of the role of the state in professional relations, especially of the restrictions it may impose on the use of fixed‑term contracts.

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