2012
Cairn
Séverine Blenner-Michel, « L'autorité épiscopale dans la France du XIXe siècle », Histoire@Politique, ID : 10670/1.sxnc6l
La question de l’autorité épiscopale dans la France du XIXe siècle ne peut se comprendre sans une lecture attentive des dispositions prévues par le Concordat de 1801 et les Articles organiques qui le complètent. Au lendemain de l’épisode révolutionnaire, le droit concordataire étend notoirement le domaine réservé à l’évêque dans le gouvernement des Églises locales et contribue à renforcer son pouvoir. Cette évolution centralisatrice se lit à travers deux procédures : la nomination aux postes ecclésiastiques et l’exercice par l’évêque de son pouvoir de juridiction. Ces dispositions soulèvent des oppositions dans le bas clergé qui dénonce l’autoritarisme des titulaires diocésains. Pourtant, dans le même temps, les Articles organiques limitent les prérogatives de l’épiscopat en soumettant à l’autorisation gouvernementale la possibilité pour les évêques de se réunir, de prendre collégialement des décisions et de correspondre avec le magistère pontifical. Entre renforcement et contrôle du pouvoir épiscopal, le système concordataire introduit dans l’Église de France un nouveau rapport à l’autorité ecclésiastique.