Sur les Principes de colonisation d'Arthur Girault (1895)

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2011

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Samya El Mechat, « Sur les Principes de colonisation d'Arthur Girault (1895) », Revue historique, ID : 10670/1.syot0s


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Arthur Girault, professeur de droit et doyen de la faculté de droit de Poitiers de 1923 à 1931, publie en 1895 la première édition de ses Principes de colonisation et de législation coloniale. L’étonnante destinée éditoriale d’un livre, qui connaîtra cinq éditions en moins d’un demi-siècle et servira à la formation de milliers d’administrateurs coloniaux, justifie l’intérêt qui peut être porté, aujourd’hui encore, aux conceptions que l’auteur développe.L’article traite exclusivement de la partie introductive d’un ouvrage qui se déclinera progressivement en cinq tomes. Le propos de l’auteur est d’ancrer la description de la législation coloniale dans ce qu’il appelle des principes de colonisation. Il s’agit de relier la problématique générale de la colonisation à celle de la législation coloniale en montrant que le type de colonisation détermine les choix institutionnels et les modèles juridiques.Arthur Girault construit sa théorie autour de trois principes qui renvoient aux trois formes de colonisation qu’il croit discerner. Le premier principe, l’assujettissement, est moralement critiquable, car il tourne le dos au devoir d’éducation et d’élévation que le colonisateur conserve à l’égard du pays colonisé. Le deuxième principe, l’autonomie, est pour Girault un modèle vertueux. Il admire l’Angleterre qui s’en inspire pour l’organisation de son empire, mais il rejette sa transposition pour l’Empire français au nom d’un supposé génie latin. Le troisième principe, l’assimilation, exprime les préférences de Girault. C’est aussi pour lui le point d’aboutissement d’une politique coloniale réussie, car elle vise à unir étroitement la colonie à sa métropole en s’inspirant des idéaux républicains. Pour lui, les colonies intégrant la patrie doivent progressivement être soumises aux mêmes règles que la métropole. Mais l’auteur admet aussitôt dans les éditions successives de son ouvrage que cette idée généreuse reste un objectif lointain.L’article montre l’attachement de Girault à la doctrine héritée des Lumières ainsi que son hésitation à en faire bénéficier les protectorats et colonies. D’autre part, l’idéologie scientiste qui caractérise la fin du xixe siècle imprime fortement les idées d’Arthur Girault. Développée sur un fond de darwinisme social, sa doctrine adhère aux principaux postulats du positivisme en trahissant une confiance presque aveugle dans le progrès de la science et de l’histoire elle-même.

Arthur Girault, professor in law and dean of the faculty of law of Poitiers from 1923 till 1931, publishes in 1895 the first edition of his Principles of colonization and colonial legislation. The surprising editorial fate of a book, which will know five editions within half a century and will be of use to the training of thousand colonial administrators, justifies the interest which can be carried, today still, in the conceptions which the author develops.The article deals exclusively with the introductory part of a work which will decline gradually in five volumes. The comment of the author is to anchor the description of the colonial legislation in what he calls principles of colonization. It is a question of connecting the general problem of the colonization to that of the colonial legislation by showing that the type of colonization determines the institutional choices and the legal models.Arthur Girault builds his theory around three principles which send back to three forms of colonization that he believes to discern. The first principle, the subjection, is morally open to criticism, because it turns the back in the educational duty and of rise that the colonizer keeps towards the colonized country. The second principle, the autonomy, is for Girault a virtuous model. He admires England which is inspired by it for the organization of its empire, but he rejects its transposition for the French empire in the name of one supposed Latin genius. The third principle, the assimilation, expresses the preferences of Girault. It is also for him the point of outcome of a successful colonial policy, because it aims at uniting strictly the colony with its mother country by being inspired by republican ideal. For him, colonies integrating the homeland must be gradually subjected to the same rules as the mother country. But the author admits immediately in the successive editions of his work that this generous idea remains a distant target.The article shows how much Girault is wedded to the Lumière’s heritage but also his hesitation to give to the protectorates and colonies the benefit of this doctrine. On the other hand, the scientistic ideology which characterizes the end of the xixth century prints strongly Arthur Girault’s ideas. Developed on a bottom of social Darwinism, its doctrine adheres to the main postulates of the positivism by betraying an almost blind confidence in the progress of the science and the history itself.

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