Forêts et allergies

Résumé Fr En

Objectif : Il existe une littérature abondante consacrée aux effets bénéfiques des forêts sur la santé physique et mentale. Mais on ne saurait dissimuler que les milieux forestiers peuvent aussi avoir des effets défavorables dont certains, de nature allergique, ont été sous-étudiés. Méthodes : Une revue bibliographique étendue nous a permis de réaliser une première synthèse sur le sujet. L’accent est mis sur les forêts tempérées, et spécialement sur les forêts françaises. Résultats : Les pollens anémophiles émis par les arbres à feuilles caduques sont la principale cause des allergies respiratoires liées aux forêts. Les risques se concentrent entre le milieu de l’hiver et la fin du printemps. Les pollens de Frêne, de Charme et de Bouleau et, plus accessoirement, les pollens de Chêne et de Hêtre entraînent des réactions allergiques non seulement en forêt, mais aussi à des distances considérables. Par sa forte humidité et l’abondance de la matière organique en décomposition, le milieu forestier est également favorable au développement des moisissures. De ce fait, les spores fongiques peuvent être à l’origine de manifestations allergiques rappelant les pollinoses. Quant aux « autres » allergies, il s’agit surtout de dermatites de contact qui touchent avant tout les travailleurs du bois. Mais un cas particulier est celui des allergies provoquées par les chenilles processionnaires du pin, en extension rapide vers le nord. Conclusions : La fréquence des réactions allergiques observées en forêt, ou ayant leur origine en forêt, rend nécessaire la mise en place d’un dispositif ambitieux de surveillance aérobiologique et épidémiologique.

Objective: Many research papers have addressed the beneficial qualities of forests in promoting mental and physical health. However, we should also be clear that forest environments could have detrimental effects. Some of them, which are of allergic nature, have hitherto been largely neglected. Methods: A comprehensive literature search has allowed us to achieve an initial synthesis on this matter. The emphasis was on temperate forests, especially on French forests. Results: Anemophilous pollen from deciduous trees is the major factor causing respiratory allergies in connection with forests. The risks are focused between mid-winter and late spring. Ash, hornbeam and birch pollen and, more incidentally, oak and beech pollen induce allergic reactions not only in the forests, but also at great distances. As a result of its high humidity and because decaying organic matter is very abundant, the forest environment presents also a breeding ground for mould growth. Accordingly, fungal spores can lead to allergic manifestations recalling pollinosis. Lastly, the “other” allergies mainly include contact dermatitis symptoms, which affect wood workers first and foremost. However, the pine processionary moth, whose zone of infestation is rapidly spreading northwards and whose setae contain several relevant allergens, represents one particular case. Conclusion: Allergic reactions observed in forests or originating in forests are sufficiently frequent to justify to set up a wide-reaching system for aerobiological and epidemiological monitoring.

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