2019
Cairn
Michel Thibaudon et al., « Forêts et allergies », Santé Publique, ID : 10670/1.t47vo5
Objectif : Il existe une littérature abondante consacrée aux effets bénéfiques des forêts sur la santé physique et mentale. Mais on ne saurait dissimuler que les milieux forestiers peuvent aussi avoir des effets défavorables dont certains, de nature allergique, ont été sous-étudiés. Méthodes : Une revue bibliographique étendue nous a permis de réaliser une première synthèse sur le sujet. L’accent est mis sur les forêts tempérées, et spécialement sur les forêts françaises. Résultats : Les pollens anémophiles émis par les arbres à feuilles caduques sont la principale cause des allergies respiratoires liées aux forêts. Les risques se concentrent entre le milieu de l’hiver et la fin du printemps. Les pollens de Frêne, de Charme et de Bouleau et, plus accessoirement, les pollens de Chêne et de Hêtre entraînent des réactions allergiques non seulement en forêt, mais aussi à des distances considérables. Par sa forte humidité et l’abondance de la matière organique en décomposition, le milieu forestier est également favorable au développement des moisissures. De ce fait, les spores fongiques peuvent être à l’origine de manifestations allergiques rappelant les pollinoses. Quant aux « autres » allergies, il s’agit surtout de dermatites de contact qui touchent avant tout les travailleurs du bois. Mais un cas particulier est celui des allergies provoquées par les chenilles processionnaires du pin, en extension rapide vers le nord. Conclusions : La fréquence des réactions allergiques observées en forêt, ou ayant leur origine en forêt, rend nécessaire la mise en place d’un dispositif ambitieux de surveillance aérobiologique et épidémiologique.