More et la lecture athée de Descartes

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2014

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David Leech et al., « More et la lecture athée de Descartes », Les Études philosophiques, ID : 10670/1.t4ekwm


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Résumé Fr En

Cet article examine l’interprétation athée de la doctrine de l’esprit de Descartes que More propose dans ses écrits tardifs, en particulier dans l’ Enchiridion Metaphysicum de 1671 et dans des remarques éparses dans ses scholies de 1679. More n’a pas toujours pensé que la philosophie de Descartes conduisait à l’athéisme. Cependant, je suggère qu’à l’époque où il rédigeait l’ Enchiridion, il était convaincu que le cartésianisme impliquait l’athéisme au sens fort où il impliquait l’impossibilité de Dieu. Je présente les principales raisons de More à l’appui de sa lecture athée et me tourne dans une seconde partie vers son principal problème à l’égard de la doctrine de l’esprit de Descartes – ce qu’il nomme « nullibisme ». La critique du nullibisme par More est implicite dès la correspondance avec Descartes (1648-1649), mais c’est seulement dans les œuvres ultérieures et en particulier dans l’ Enchiridion qu’elle est principalement développée. J’essaie de montrer que le problème avec le nullibisme se réduit au problème avec l’autre doctrine de l’esprit inacceptable aux yeux de More – le « holenmérisme » scolastique – et que sa reductio ad atheismum de la philosophie de Descartes repose au fond sur sa façon de comprendre le holenmérisme. Or je suggère que celle-ci n’est pas charitable. À l’inverse, la doctrine de l’esprit qu’il défend – l’étendue spirituelle – échoue à surmonter les difficultés que le nullibisme et le holenmérisme cherchent, chacune de leur manière, à résoudre.

This article examines Henry More’s later “atheist” reading of Descartes’s spirit doctrine, in particular, in his 1671 Enchiridion Metaphysicum and in scattered remarks in the 1679 scholia. More was not always of the opinion that Descartes’s philosophy led to atheism. However, I suggest that at the time he penned his Enchiridion More was convinced that Cartesianism entailed atheism in the strong sense of implying God’s impossibility. I set out some of More’s main reasons for this atheist reading in his later works, and then turn in a second part to More’s chief problem with Descartes’s spirit doctrine – what he terms its “nullibism”. More’s nullibist critique is already implicit as early as the More-Descartes letter correspondence (1648-1649), but it is in the later works, and in particular in the Enchiridion, that his central problems with nullibism are finally made explicit and developed. I argue that the nullibist worry reduces to a worry about that other spirit doctrine unacceptable to More – scholastic “holenmerism” – and that his reductio ad atheismum of Descartes’s philosophy ultimately rests on his construal of holenmerism, which, I suggest, is uncharitable. Conversely, More’s own preferred spirit doctrine – spiritual extension – fails to overcome the difficulties which nullibism and holenmerism seek in their different ways to resolve.

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