La judiciarisation de l’avortement en Amérique latine et les limites de la citoyenneté

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2020

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Viviana Bohórquez Monsalve et al., « La judiciarisation de l’avortement en Amérique latine et les limites de la citoyenneté », Problèmes d'Amérique latine, ID : 10670/1.t77dh1


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Le phénomène de judiciarisation de la politique en Amérique latine s’est notamment traduit par un essor de l’autonomie de plusieurs Cours suprêmes ou constitutionnelles, une indépendance qui leur a permis d’entrer pleinement dans les débats actuels relatifs aux droits reproductifs. Cet article présente une analyse de ce phénomène, en se focalisant sur quatre décisions relatives à l’avortement, rendues par ces hautes instances juridiques, en Argentine, en Colombie, au Costa Rica et au Mexique. Il détaille les arguments que ces tribunaux ont présentés pour défendre ou s’opposer au droit à l’avortement, et évalue la manière dont ils ont contribué ou non, à l’égalité des sexes. Depuis une perspective historique, il s’agit d’examiner la question de l’intégration des femmes en tant que sujets de plein droit dans des démocraties qui leur garantissent théoriquement une citoyenneté à part entière. L’analyse suggère que, dans trois cas – en Argentine, en Colombie et au Mexique – les verdicts ont révélé des progrès significatifs dans la démocratisation de ces pays, en élargissant effectivement la dimension égalitaire de la démocratie. Dans ces trois cas, l’on peut parler d’une inclusion partielle des femmes dans la citoyenneté, tant des restrictions concernant les raisons acceptables pour interrompre une grossesse continuent à être opérantes. Le cas du Costa Rica prend le contre-pied de cette tendance, puisqu’il admet la primauté au droit à la vie de l’enfant à naître sur tout autre droit des individus féminins. Le droit à l’avortement au Costa Rica se limite donc aux situations dans lesquelles la grossesse met en danger la vie de la femme enceinte.

The judicialization of politics in Latin America has given several supreme/constitutional courts sufficient autonomy to immerse themselves fully in national debates around reproductive rights. This article presents an analysis of this phenomenon focusing on four high-court rulings in Argentina, Colombia, Mexico and Costa Rica. It analyzes the arguments these tribunals have advanced for or against abortion in order to establish how much they have expanded gender equality. Thinking in historical terms, we are interested in assessing how close these arguments have, or not, resolved what Reva Siegel has called “the woman question :” The inclusion of women as subjects with full rights necessary to enjoy full citizenship. Our analysis suggests that in the Argentine, Mexican and Colombian cases, and despite important differences, the rulings made important strides in advancing equal citizenship, thereby pushing democratization further by expanding its limits. In the three cases the woman question is partially resolved (since there are still limitation on abortions). The Costa Rican case is diametrically opposed insofar as it prioritizes the right to life of the unborn, beyond any woman’s right, and limits the right to abortion, except when her physical health or life is in danger.

La judicialización de la política en América Latina ha dotado a varias cortes supremas o constitucionales de la autonomía necesaria para poder entrar de lleno a debates sobre derechos productivos. Este artículo presenta un análisis de este fenómeno enfocándose en cuatro sentencias sobre aborto de las altas cortes de Argentina, Colombia, Costa Rica y México. Analiza los argumentos que estos tribunales han esgrimido a favor o en contra del aborto, para establecer cuánto han ampliado la idea de igualdad género. Reflexionando en términos históricos, nos interesa evaluar que tan cercanos estos argumentos han llegado a resolver lo que Reva Siegel ha llamado “la problemática de la mujer :” la inclusión de las mujeres como sujetos de derechos plenos en democracias que aseguran total ciudadanía. Nuestro análisis sugiere que, en tres casos, el argentino, colombiano y mexicano, y a pesar de sus importantes diferencias, los fallos lograron avances importantes en la democratización de sus países al redibujar los límites de la democracia, expandiendo la ciudadanía igualitaria. En los tres casos se resuelve de manera parcial (pues hay limitaciones por causales o semanas) la problemática de la mujer planteado por Siegel. El caso costarricense es diametralmente opuesto en la medida que prioriza el derecho a la vida del nonato, por encima de cualquier derecho de la mujer y limita el aborto, excepto cuando afecta la vida o salud física de la mujer.

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