Éthique des frontières et justice des communs

Résumé Fr En

La thèse défendue est celle d’un besoin renforcé d’État-patrie au service des communs locaux et mondiaux. Dans un premier temps, les frontières sont envisagées comme des espaces, des dynamiques de partage pour un monde commun, ce qui implique de revisiter les compréhensions des critères de justice à l’intérieur d’une société politique fermée, pour les ouvrir en permanence vers les marges, pour permettre à chacun de se sentir chez soi dans notre demeure commune. Une telle perspective invite à penser, dans un deuxième temps, les frontières au sens des engagements en commun, enracinés dans des limites/bornes (notamment territoriales) ; il s’agit bien de retrouver le sens du lien à une terre, à une patrie, par une réappropriation collective, citoyenne, des frontières en tant que garde-fous du bien commun.

The paper argues in favor of a reinforced need for homeland-States in the service of local and world commons. In a first stage, frontiers are envisaged as spaces and sharing dynamics for a common world, which involves revisiting the understanding of the criteria of justice within a closed political society in order to open them to the margins, to allow everyone to feel at home in our common dwelling. Such a perspective invites us to think, in a second stage, of frontiers in terms of common commitments, rooted within boundaries (in particular territorial boundaries). It is a question of regaining the sense of the link to a land, to a country, by a collective and citizen reappropriation of the frontiers as the safeguards of the common good.