Le commun eau territorialisé : dynamique de construction et politisation. Eclairages à partir de cas au Burkina Faso et en Indonésie

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2021

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Catherine Baron et al., « Le commun eau territorialisé : dynamique de construction et politisation. Eclairages à partir de cas au Burkina Faso et en Indonésie », Flux, ID : 10670/1.tc8hxo


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Cet article s’intéresse à la définition et à la construction du commun eau. L’examen de la littérature permet d’identifier une spécialisation des analyses sur le commun qui conduit à un cloisonnement dans le traitement des enjeux d’eau. Ces cloisonnements entrainent une déconnexion des travaux sous deux angles : une déconnexion entre des travaux sur l’eau ressource et ceux sur l’eau service ; et une déconnexion entre des travaux sur l’eau en milieu urbain et rural. Ce constat amène à interroger ce qui fonde la notion de commun eau. La plupart des recherches, fondées principalement sur la controverse Hardin/Ostrom, se réfèrent à une vision économique non interrogée de l’eau comme commun. Nous cherchons à déconstruire cette vision et repérons trois représentations du commun : le commun comme donné, le commun comme construit et le commun comme processus. Partant de l’idée du processus, nous identifions les éléments constitutifs du commun à partir d’une revue de la littérature. Trois composantes sont mises en évidence : les infrastructures, les usages et la gouvernance. Nous interprétons, à l’aide de cette grille, de manière comparative, des éléments d’incohérence entre ces dimensions constitutives du commun liés à des situations de conflits sur deux terrains, au Burkina Faso (Afrique de l’Ouest) et en Indonésie. Ces situations nous permettent de mettre au centre de notre analyse la politisation du commun. Nous discutons l’hypothèse selon laquelle la compréhension des dynamiques du commun suppose d’identifier les valeurs qui le fondent, les valeurs étant le marqueur de la politisation du commun. Une analyse croisant valeurs et représentations du commun est proposée à partir d’exemples tirés des cas d’étude. Une cause récurrente de dissociation et de conflits que nous avons pointée provient de l’exogénéité des valeurs et finalités qui guident l’action. En effet, quand elles sont exogènes, les valeurs peuvent entrer en frottement avec les organisations, les pratiques, les règles et les usages antérieurs. Les cas étudiés pointent l’importance des dispositifs organisationnels et matériels qui structurent les usages et informent la gouvernance.

This article focuses on the definition of water resources and water services as commons. The literature review shows a compartmentalization in the analysis of water issues. This leads to a disconnection between water resources and water services analyses on the one hand, and between rural and urban approaches of water issues, on the other hand. This article aims to discuss how the concept of commons can reconnect these fields. Most of the academic research on water as a common is based on the Hardin/Ostrom controversy and do not question the economic vision of water as a common. We aim to deconstruct this vision. First, we identify three representations of the commons: the commons as a good, the commons as a social construction and the commons as an ongoing process. Considering water commons as an ongoing process, we then identify the three main components of water commons: technical devices (infrastructures), uses and governance. In reference to this conceptual framework, we interpret disruptive situations related to the complex articulation between these three components. These water conflicts are analyzed from this point of view in two different contexts in Burkina Faso (Africa) and Indonesia. The politization of the commons appears as a key issue to understand commons as an ongoing process. Politization implies to take into consideration the values and goals that guide collective action. A comparative analysis of our two case studies in Burkina Faso and Indonesia is proposed to discuss the role of values in this context. We consider that a recurrent cause of conflicts comes from the exogenous dimension of the values that guide collective action in the water sector. Indeed, when they are exogenous, values can come into friction with previous organizations, practices, rules and customs. Our case studies point out the importance of organizational and technical devices that structure uses and governance modes.

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