L'invisibilisation du corps des cavaliers

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2013

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Sociologie

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Vérène Chevalier et al., « L'invisibilisation du corps des cavaliers », Sociologie, ID : 10670/1.thadhe


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À partir d’un corpus constitué sur près de vingt ans de recherche, alternant enquêtes par entretiens ou observations et analyses secondaires, l’article propose d’examiner la conversion cavalière des corps, ou plutôt la disparition discrète du corps dans et par l’expérience équestre, et comment cette socialisation cavalière renforce – ou à l’inverse contrarie – certaines dispositions corporelles des catégories sociales attirées par l’équitation. Le corps du cavalier se construit au cours de plusieurs étapes ordonnées en une carrière, et sur plusieurs scènes (à cheval bien entendu mais aussi à pied, dans l’écurie et ses alentours) et repose sur une double exigence : devenir invisible sur le dos du cheval et en même temps devenir insensible aux tâches socialement dévalorisées qui s’imposent à lui lorsqu’il met pied à terre. Ces dernières deviennent acceptables et supportables parce que le corps du cheval devient peu à peu celui du cavalier au fur et à mesure que celui-ci apprend à faire corps avec sa monture. À cheval, l’effacement du corps semble socialement ajusté aux dispositions corporelles des catégories aisées en ce qu’il incarne à la fois un rapport distancié au corps et le contrôle de soi de l’étiquette bourgeoise. À terre en revanche, l’effacement, à travers la pratique constante d’activités « de service », exige l’oubli de sa sensibilité physique et sociale, et contrarie l’attention discrète au corps propre à ces mêmes catégories sociales.

Vanishing horse ridersDrawing from papers published over almost twenty years – including interviews and secondary analysis – this paper scrutinizes the horse rider’s body. It contends that horseback riding has transformed the rider’s body or rather that the equestrian experience has led to a barely noticeable disappearance of the body. It also questions whether such sport identity reinforces or, on the contrary, undermines certain physical abilities of the social groups prone to horse riding. A rider sees his or her body evolve throughout the career and according to the diverse situations faced - ri­ding or not, in the stable and around. A twofold requirement determines this evolution : not only should the rider become invisible while riding, but he also needs to become immune to tasks that are socially debased but that he yet has to deal with once he dismounts. He can accept these better as he makes the body of the horse his and as he and his mount move like one. The way the rider’s body seems to be less visible when riding coincides with the physical dispositions of upper classes inasmuch as it illustrates both their distanced way of considering the body and the composure of the bourgeois etiquette. However, in the other situations, the rider’s body disappears in the “serving” type activities which compel to overlook one’s physical and social sensitivity, challenging the discrete attention these very same social groups pay to their body.

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