Le savoir des relations : liens et racines sociales d'une administration dans la France du xixe siècle

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2009

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Maurizio Gribaudi, « Le savoir des relations : liens et racines sociales d'une administration dans la France du xixe siècle », Le Mouvement Social, ID : 10670/1.tjbu0e


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Au cours des dernières années nous avons assisté à un réel renouveau des études sur l’histoire de l’État et ses administrations en période contemporaine. Pourtant, malgré les importantes perspectives ouvertes, la plupart de ces travaux se sont limités à creuser au sein des frontières tracées par les pratiques internes des institutions. Nous connaissons peu de choses sur les formes de leur enracinement social et sur les dynamiques que ces dernières induisent sur leur fonctionnement. L’analyse des origines sociales et des cheminements professionnels de 534 employés et fonctionnaires du ministère de l’Intérieur au cours du xix e siècle permet de donner une première réponse à de telles questions. Le portrait qui en sort est celui d’une administration largement perméable aux demandes et aux pratiques relationnelles de la société globale. Tout au long du siècle, l’administration centrale apparaît comme une ressource distribuée et savamment gérée par un dense tissu de relations. À travers l’embauche et la gestion des carrières, se nouent des liens et s’opèrent des échanges importants. Cependant la nature et les formes de ces dynamiques changent au cours du temps. Au début du siècle les pratiques et le langage relationnels apparaissent avant tout comme expression et garantie du savoir professionnel et de l’appartenance à un milieu. Ils deviennent progressivement un instrument important de contrôle et de gestion des liens politiques qui ancrent l’administration centrale dans l’espace provincial.

In recent years we have seen the development of a new approach to the study of the history of the state and its administration in the contemporary period. While interesting new perspectives have been introduced, the majority of these studies have limited their focus to the frontiers of institutions as they are defined by internal practices. We know little about the social roots of such institutions and their impact on administrative dynamics at the level of practical operation. An analysis of the social origins and professional careers of 534 civil servants working in the Ministry of the Interior in the nineteenth century permits us to begin to answer such questions. The portrait which emerges is one of an administration mainly influenced by the expectations and relationships of the larger society. Throughout the century, the central administration provided a set of resources which were skillfully distributed and managed through a dense network of relations. Through recruitment and career management, social connections were formed and varied exchanges took place. However, the nature and structure of these dynamics changed over time. At the beginning of the century, relationships and language seem to be mainly the expression and guarantee of professional knowledge and group identity. Progressively they were transformed into powerful instruments of the management of political ties through which the central administration exercised its influence in the provinces.

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