Aux sources de l’empirisme transcendantal. Deleuze avec et au-delà de Gueroult

Fiche du document

Date

2020

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Igor Krtolica, « Aux sources de l’empirisme transcendantal. Deleuze avec et au-delà de Gueroult », Revue internationale de philosophie, ID : 10670/1.tk9h0p


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

La relation de Deleuze à Gueroult est paradoxale. Car sur un plan strictement philosophique, Gueroult professait un rationalisme qui n’avait pas grand-chose à envier à celui d’Alquié ou d’Hyppolite que Deleuze ne manquera pas de critiquer sévèrement. Simplement, non seulement Deleuze n’a pas critiqué les positions de Gueroult, mais il les a même constamment reprises à son compte. Comment l’expliquer ? La raison nous semble la suivante : c’est que Gueroult n’a cessé d’accompagner et de porter l’exigence d’un « ordre synthétique » ou d’un « dynamisme génétique » en philosophie ; or, avant d’être une méthode pour l’historien de la philosophie, cette exigence exprime une certaine conception de la philosophie, dont découlent et la pratique et la philosophie de l’histoire de la philosophie ; et si Deleuze a repris à son compte les positions de Gueroult, c’est qu’il n’a cessé d’alimenter son propre travail philosophique à l’exigence portée par Gueroult, et à la conception de la philosophie qu’elle exprimait. Dans l’œuvre de Deleuze, cette exigence a même rendu possible un geste décisif, au-delà de l’ambition de Gueroult : la critique du rationalisme au nom d’un empirisme transcendantal. Avec Gueroult, au-delà de Gueroult. Le disciple s’est fait créateur. C’est peut-être en ce sens qu’il faut entendre la remarque d’Olivier Revault d’Allonnes : « J’ai toujours trouvé que Gilles [Deleuze] a été un grand élève de Gueroult ».

Deleuze’s relationship with Gueroult is paradoxical. From a strictly philosophical level, Gueroult professed a rationalism that had little to envy to that of Alquié or Hyppolite, which Deleuze would not fail to criticize severely. Simply, not only did Deleuze not criticize Gueroult’s positions, but he even constantly endorsed them on his own. How to explain this? The reason seems to be the following: Gueroult constantly claimed for a “synthetic order” or a “genetic dynamism” in philosophy; yet, before being a method for the historian of philosophy, this requirement expresses a certain conception of philosophy, from which both the practice and philosophy of the history of philosophy derive; and if Deleuze has taken up Gueroult’s positions, it is because Gueroult’s claim, and the conception of philosophy it involved, have never ceased to nourish his own philosophical work. In Deleuze’s work, this claim has even made possible a decisive gesture, beyond Gueroult himself: the criticism of rationalism in the name of transcendental empiricism. With Gueroult, beyond Gueroult: the disciple has become a creator. It is perhaps in this sense that Olivier Revault d’Allonnes’ statement can be understood: “I have always found that Gilles[Deleuze] was a great disciple of Gueroult”.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en