Situer la conscience du droit sur le harcèlement de rue

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2021

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Laura Beth Nielsen et al., « Situer la conscience du droit sur le harcèlement de rue », Déviance et Société, ID : 10670/1.tpvi3r


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La conscience du droit des citoyens ordinaires face aux propos publics offensants et à leur régulation juridique est une question qui a fait l’objet de vifs débats, mais qui a été peu analysée par des études empiriques. À partir d’observations effectuées dans les espaces publics de trois collectivités du nord de la Californie et d’entretiens approfondis avec 100 sujets recrutés dans ces lieux, nous analysons, en fonction de la race et du genre, les différences dans les expériences vécues en matière de propos publics offensants et dans les opinions exprimées sur la manière dont ils devraient être traités par le droit. Parmi les personnes interrogées, les femmes blanches et les personnes de couleur sont beaucoup plus nombreuses que les hommes blancs à déclarer être la cible de propos publics offensants. Cependant, les femmes blanches et les personnes de couleur ne sont pas significativement plus favorables que les hommes blancs à leur prise en charge par le droit. Les personnes interrogées se prononcent majoritairement contre la pénalisation des propos publics offensants, mais tiennent des discours différents pour motiver cette opposition. Les mots utilisés par les sujets eux-mêmes font ressortir quatre paradigmes relativement distincts qui mettent l’accent respectivement sur la liberté d’expression, l’autonomie, l’impraticabilité et la défiance vis-à-vis des autorités. Les discours mobilisés tendent à varier en fonction du groupe racial et du genre. Ces différences semblent indiquer que la conscience du droit des citoyens ordinaires n’est pas un phénomène unitaire, mais qu’elle est plutôt située en fonction des types de lois, des hiérarchies sociales et des rapports au droit des différents groupes.

The legal consciousness of ordinary citizens concerning offensive public speech is a phenomenon whose legal status has been vigorously debated, but which has received little empirical analysis. Drawing on observations in public spaces in three northern California communities and in-depth interviews with 100 subjects recruited from these public locations, I analyze variation across race and gender groups in experiences with offensive public speech and attitudes about how such speech should be dealt with by law. Among these respondents, white women and people of color are far more likely than white men to report being the targets of offensive public speech. However, white women and people of color are not significantly more likely than white men to favor its legal regulation. Respondents generally oppose the legal regulation of offensive public speech, but they employ different discourses to explain why. Subjects’ own words suggest four relatively distinct paradigms that emphasize the First Amendment, autonomy, impracticality, and distrust of authority. Members of different racial and gender groups tend to use different discourses. These differences suggest that the legal consciousness of ordinary citizens is not a unitary phenomenon, but must be situated in relation to particular types of laws, particular social hierarchies, and the experiences of different groups with the law.

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