Les météores de la modernité : la dépression, le télégraphe et la prévision savante du temps (1850-1914)

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2009

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Fabien Locher, « Les météores de la modernité : la dépression, le télégraphe et la prévision savante du temps (1850-1914) », Revue d’histoire moderne & contemporaine, ID : 10670/1.tqyw7s


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À partir des années 1860, la mise en place de services de prévision météorologique, soutenus par les communautés scientifiques et les États, contribue à transformer profondément les rapports individuels et collectifs à l’atmosphère et au « temps qu’il fait ». Ces services s’appuient sur l’utilisation du télégraphe et sur des méthodes inédites de cartographie et d’anticipation des états atmosphériques. C’est à l’Observatoire de Paris, sous le Second Empire, que ces méthodes dites « synoptiques » sont tout d’abord expérimentées. Cet article analyse l’émergence de la prévision techno-scientifique du temps, qui constitue un tournant dans l’histoire des approches savantes et profanes de l’atmosphère et de ses météores. Nous nous arrêtons notamment sur l’apparente étrangeté épistémologique de la prévision synoptique, qui exalte le jugement individuel et revendique l’absence de règles explicites. Nous analysons l’émergence d’une nouvelle entité « naturelle », la dépression, dont l’existence s’impose avec les travaux sur l’anticipation des états atmosphériques. Nous montrons finalement que les approches scientifiques de l’atmosphère du second XIXe siècle sont en phase avec l’essor d’une nouvelle société, industrielle et médiatique, dont la dépression est l’un des reflets au sein de l’environnement terrestre.

In the second half of the nineteenth century, telegraph networks gradually extended across the surface of the globe. This development contributed to both concrete and symbolic processes of appropriation of the terrestrial environment by science and technology. Telegraphs were used to transmit and pool weather observation data. At the Paris Observatory, under the Second Empire, a group of scientists used a new forecasting method to manage observations centralized by telegraphic transmission of data. This « synoptic » method combined daily weather charts showing depressions with an appraisal of these maps, providing a series of forecasts without recourse to analytical methods. These forecasting techniques were quickly adopted worldwide, ultimately introducing a new « natural » object, the depression, into our intellectual and media landscape. The depression was the product of an industrial and mediatised society, caught up in the accelerated process of globalisation during the last thirty years of the nineteenth century. By studying the birth of techno-scientific weather forecasting, I offeran archeology of the contemporary atmosphere, which was shaped in powerful ways at this moment of profound transformation of scientific approaches to the terrestrial environment.

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