2014
Cairn
Violaine Baraduc, « Tuer au cœur de la famille : Les femmes en relais », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, ID : 10670/1.trc028
Si les femmes représentent aujourd’hui environ 6 % des personnes incarcérées pour leur participation au génocide des Tutsi rwandais, leur implication doit néanmoins être considérée comme un de ses aspects décisifs. Elle s’est manifestée selon différentes modalités (allant des pillages et de la dénonciation aux crimes de sang), et a sans aucun doute contribué à l’intensité du génocide ainsi qu’à son efficacité. L’étude des trajectoires de deux femmes détenues à la prison centrale de Kigali éclaire quelques-uns des mécanismes qui ont permis aux violences de type génocidaire de s’introduire jusque dans la structure sociale élémentaire que constitue la cellule familiale, témoignant du caractère total des massacres de 1994.